RDC : les militants pro-démocratie s'estiment en danger

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Commentaires de Meddi Meddeb. TV5MONDE. Date : 26/03/2015
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C'est le malaise chez les partisans de la Lucha, la Lutte pour le changement. Il y a dix jours des militants burkinabés, sénégalais et congolais avaient été arrêtés après une réunion portant sur la démocratie. Dix jours après, la plupart a été libérée mais plusieurs Congolais sont encore détenus. Leurs pairs s'estiment en danger.

La Lucha s'estime victime de harcèlement et d'intimidation. L'un des membres du mouvement en a fait l'expérience. Il a été kidnappé par des hommes non identifiés la semaine dernière. Il a subi plusieurs interrogatoires, de plusieurs heures. Il raconte son calvaire et sa détention de plusieurs jours. 

"Le premier m'a tenu par la bouche et l'autre m'a tenu par les jambes, raconte Serge Syvia, activiste du mouvement pro-démocratie Lucha. Ils m'ont brutalisé jusque dans la voiture et m'ont amené dans un endroit que je ne connaissais pas. Quand je suis arrivé, ils m'ont mis un sac sur la tête et m'ont fait rentrer dans une cellule qui n'avait pas de fenêtre. Je ne savais pas où j'étais, jusqu'au lundi d'après. Quelqu'un est venu, il m'a parlé longtemps de la relation de Lucha avec le groupe Y en marre. Ils m'a beaucoup posé de questions sur ce que nous sommes, ce que nous faisons". 

Serge Syvia est donc libre mais pas une dizaine de ses camarades militants toujours incarcérés au siège de l'Agence nationale du renseignement (ANR) à Kinshasa. Ils ont été interpellés le dimanche 15 mars alors qu'ils co-organisaient un atelier avec les figures de proue de la contestation au Sénégal et au Burkina Faso, les Y'en a marre et le balais citoyen. Depuis plus de dix jours maintenant, ces militants n'ont toujours pas eu accès à un avocat. On ne sait toujours pas dans quel état ils se trouvent. Le président de l'Assemblée nationale a d'ailleurs demandé l'ouverture d'une mission d'information parlementaire pour faire la lumière sur cette affaire.