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©TV5MONDE / Commentaire : P. Randrianarimanana - Montage : V. Perez
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RDC : libération du prêtre arrêté à Kinshasa

Le prêtre catholique Sébastien Yebo arrêté samedi à Kinshasa par les services de renseignements de la police de la République démocratique du Congo a déclaré dimanche 4 février 2018 avoir été libéré le même jour après plusieurs heures de détention. 
Curé de la paroisse Saint-Robert dans la périphérie Est de Kinshasa, le père Yebo avait été enlevé samedi 3 février 2018 juste après la messe matinale, à la paroisse Saint Robert dans la commune périphérique de la N'Sele dans l'extrême est de Kinshasa. "Je suis libre depuis hier vers 16 heures" après "mon interpellation par la police", a-t-il déclaré dimanche à l'AFP.

Plusieurs paroissiens et religieuses témoins de la scène avaient pointé du doigt des "policiers" ou des agents du renseignement. 
 L'Association congolaise pour l'accès à la justice (ACAJ) et la conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) avait exigé sa libération. La Cenco a également dénoncé "l'acharnement qui s'observe actuellement à l'égard des prêtres, religieux et religieuses dont certains sont molestés, battus et arrêtés sans un motif valable". Même constat de Me Georges Kapiamba de l'ACAJ, qui a évoqué  "des tentatives d'intimidation contre les religieux et les religieuses de l'Eglise catholique"

Cette affaire survient alors que Kinshasa et l'Église sont à couteaux tirés depuis des marches interdites de catholiques les 31 décembre et 21 janvier contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila. 

Accusé de financer Kamwina Nsapu

Interrogé dimanche par l'AFP, le père Yebo a confié qu'il avait été accusé de financer la milice rebelle du Kasaï, les Kamwina Nsapu. "Le motif de l'interpellation m'a été communiqué sur place. C'était autour d'une histoire étrange dans laquelle je ne me reconnais pas", a-t-il déclaré. "Ils disent que je suis le financier des Kamwina Nsapu. (...) Où trouverai-je de l'argent, moi qui suis pauvre?"

Les Kamwina Nsapu sont des miliciens d'un mouvement rebelle qui se sont affrontés avec les forces congolaises de sécurité dans le Kasaï, région du centre de la RDC, en 2016-2017. Déclenchées en septembre 2016 après la mort du chef traditionnel Kamwina Nsapu, tué dans un assaut des forces de sécurité après s'être opposé au régime du président Joseph Kabila, les violences ont fait plus de 3.000 morts en une année, selon l'Église catholique, et causé le déplacement de 1,4 million de personnes.