RDC : liberté provisoire accordée au "Monsieur sécurité" de Tshisekedi, François Beya
La justice militaire de la République démocratique du Congo a décidé d’accorder "la liberté provisoire" à François Beya, le "Monsieur sécurité" du président Félix Tshisekedi pour "raisons de santé". Il est poursuivi pour "complot" contre le chef de l’État, Il avait servi tous les régimes de la RDC depuis le président Mobutu.
François Beya a servi tous les régimes de la RDC depuis le présidence Mobutu.
Capture d'écran TV5MONDE
3 minutes de lecture
"La Haute cour militaire a finalement accordé la liberté provisoire à notre client François Beya pour des raisons de santé", en réponse à une requête introduite par la défense, a déclaré son avocat Me John Kaboto.
"Notre client est aussi autorisé à se faire soigner dans une formation hospitalière appropriée, au pays ou à l'étranger. Il lui est demandé d'en formuler simplement la demande", a ajouté Me Kaboto.
"Toutefois, les audiences se poursuivent normalement dans le cadre du procès pour complot et offense contre la personne du chef de l’État, violation de consignes et incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline", a-t-il encore ajouté.
"L'état de santé de Mr Beya, qui n'a cessé de se détériorer durant sa détention, a enfin été pris en considération. Cependant, il doit se défendre de toutes les fausses accusation dont il a fait l'objet", souligne l'avocate de François Beya à Paris, Me Marie-Alix Canu-Bernard jointe par TV5MONDE.
Chef de la Direction générale de migration (DGM) sous le régime de l'ex-président Joseph Kabila (2001-2019), François Beya était devenu en 2019 conseiller spécial de Félix Tshisekedi chargé de la sécurité.
Âgé de 67 ans, François Beya a été recruté au milieu de la décennie 80 au Centre national des documentations (CND), ancêtre de l'actuelle ANR, sous le régime du dictateur Mobutu Sese Seko.
En 1994, il est affecté au Conseil national de sécurité (CNS) comme assistant principal de Tshibombo Mukuna, Conseiller spécial en matière de sécurité du président Mobutu. Malgré la chute de Mobutu en 1997, l'homme redevient une figure majeure du système Kabila. Le président Kabila-fils lui a confié la stratégique Direction générale de migration (DGM).
Il a été arrêté le 5 février par l'Agence nationale de renseignement(ANR), qui l'a détenu au secret avant de le transférer deux mois plus tard à Makala, la plus grande prison de la capitale congolaise.
En plus de François Beya, les autres personnes poursuivies dans le cadre de ce "complot" contre le chef de l’État sont le brigadier Tonton Twadi Sekele (en fuite), le colonel Tite Cikapa, la commissaire supérieure principale (colonel) Lily Tambwe Mauwa, le lieutenant-colonel Pierre Kalenga Kalenga et un civil, Guy Vanda.
La Haute cour militaire pourra examiner à l'audience de mardi prochain les demandes de libération provisoire de ses co-accusés, a estimé Me Kaboto.