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11h33- A l'instant, c'est une ville morte à Kinshasa plutot d'une #marcherassopp
— Adrien Ambanengo (@ambadrien) April 10, 2017
Kinshasa ville fantôme pour une journée d’appel à manifester https://t.co/FOvYrUYFGg pic.twitter.com/Hi8DiusZnG
— Afrique Télévision (@afriqtv) April 10, 2017
Kinshasa 10 avril: Quelques manifestants partagés entre l’envie de marcher et la peur de la répression - https://t.co/EAdjJEJ7RE #RDC
— ACTUALITE.CD (@actualitecd) April 10, 2017
"La marche (prévue ce lundi 10 avril 2017 NDLR) est interdite (car) son itinéraire comporte les germes de l'insurrection", a déclaré à l'AFP le colonel Pierrot-Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la police congolaise, qui a précisé que cette interdiction concernait l'ensemble du territoire de RDC.
Cet appel à manifester a été lancé par l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti fondé par l'opposant congolais historique, Étienne Tshisekedi, décédé le 1er février à Bruxelles à 84 ans.
Dimanche 9 avril 2017, son fils, Félix Tshisekedi, président du Rassemblement - coalition d'opposition constituée en juillet dernier autour d'Étienne Tshisekedi - a accusé le président congolais Joseph Kabila d'être le "principal obstacle au processus démocratique" dans ce pays qui traverse une grave crise politique.
Joseph Kabila "a délibérément pris parti de multiplier en ce moment pourtant critique des manoeuvres politiciennes qui enfoncent davantage la RDC dans le chaos", a lancé à la presse Félix Tshisekedi.
" Joseph Kabila s'érige désormais en principal obstacle au processus démocratique, faisant de notre pays une zone instable et une menace pour la paix et la sécurité internationale", a-t-il ajouté, en présence de ses pairs du Rassemblement.
Après avoir fait ces déclarations, Félix Tshisekedi a quitté la capitale Kinshasa à destination de la capitale éthiopienne Addis Abeba, a-t-on appris de source aéroportuaire.
A Kinshasa, les organisateurs de la marche - UDPS et Rassemblement - ont indiqué qu'ils comptaient marcher jusqu'au palais présidentiel.
La déclaration de Félix Tshisekedi intervient deux jours après la nomination de Bruno Tshibala, un dissident de l'UDPS et du Rassemblement, au poste du Premier ministre par le président Kabila.
Cette décision découle d'un accord de cogestion de la transition, conclu le 31 décembre 2016 entre l'opposition et la majorité, pour tenter de sortir la RDC de la crise provoquée par le maintien au pouvoir de Joseph Kabila après le 20 décembre 2016, fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel.
Porte-parole du Rassemblement, Bruno Tshibala avait contesté la légitimité du fils Tshisekedi à la tête de l'opposition après la mort de son père et a été exclu fin février du Rassemblement et de l'UDPS, dont il était l'un des principaux dirigeants.
La nomination de Bruno Tshibala est "une conséquence des tripatouillages du pouvoir" faites "au mépris de la lettre et de l'esprit de l'accord du 31 décembre", a encore fustigé dimanche Félix Tshisekedi.
La désignation de M. Tshibala illustre "le cynisme de Joseph Kabila et son irrespect du peuple congolais", a commenté de son côté dans un communiqué l'opposant congolais en exil Moïse Katumbi. "J'appelle les Congolais et la communauté internationale à ne pas reconnaître le gouvernement du nouveau Premier ministre", a exhorté l'opposant.
Des sources gouvernementales et au sein de la majorité interrogées par l'AFP ont au contraire martelé que cette nomination respectait bien l'accord de la Saint-Sylvestre.
Dans un communiqué, le chef de la Mission de l'ONU en RDC, Maman Sidikou, a dit avoir pris "acte" de la nomination de Bruno Tshibala. il "souligne la lourde responsabilité qui incombe à l'ensemble des acteurs politiques congolais en cette phase critique de l'histoire de leur pays".
De son côté, la représentation de l'Union européenne en RDC a fait part de son "inquiétude", estimant que la désignation de Bruno Tshibala avait été faite "contrairement à la lettre et à l’esprit de l’accord du 31 décembre 2016".
État continent au cœur de l'Afrique dévasté par deux guerres entre 1996 et 2003, la RDC n'a connu aucune transition démocratique du pouvoir depuis son indépendance de la Belgique en 1960.