Fil d'Ariane
Le président du parti historique de l'opposition congolaise UDPS, Félix Tshisekedi, a déclaré lundi 12 novembre qu'il se retirait de l'accord qu'il a signé la veille, à Genève, avec six autres ténors pour désigner un candidat unique de l'opposition à l'élection présidentielle prévue le 23 décembre en RDC : Martin Fayulu.
"J'ai compris que l'acte posé à Genève a été mal compris et rejeté par la base. Par conséquent, je retire ma signature de cet accord que nous avions signé hier dimanche au nom de l'UDPS", a déclaré M. Tshisekedi dans un entretien avec la radio Top Congo.
A Kinshasa, les militants de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) lui avaient lancé lundi un ultimatum de 48 heures pour qu'il se retire de l'accord et qu'il maintienne sa propre candidature.
"Si je suis allé à Genève, c'est avec l'aval de cette base. Ce n'est pas une initiative personnelle, mais une volonté de la base et de la population de désigner un candidat commun de l'opposition", s'est justifié M. Tshisekedi, qui n'a pas précisé s'il maintenait sa candidature.
Un autre poids lourd de l'opposition congolaise, le président de l'UNC Vital Kamerhe a lui aussi annoncé qu'il se retirait de cet accord pour respecter la volonté de sa base: "Sans cette base je vais m'autoflageller et vais m'auto-exclure du parti".
Dimanche 11 novembre, un consensus avait en effet été trouvé. Martin Fayulu, toujours à Genève au lendemain de la signature de cet accord, s'est dit "révulsé" par le reniement de Félix Tshisekedi et de Vital Kamerhe, en direct sur notre antenne. Il reste cependant confiant quant à son statut de candidat commun de l'opposition.
Originaire de l’Ouest, l’ex-cadre du privé passé sous les feux de la rampe pour instaurer un rapport de forces avec le candidat du pouvoir, le très discret ex-ministre de l’Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary.
Issu d’un petit parti d’opposition, M. Fayulu a été alors préféré à Félix Tshisekedi, président du parti historique UDPS et fils de son fondateur Étienne Tshisekedi, lors du vote des sept ténors de l'opposition réunis pendant 48 heures à Genève le week-end dernier.
Le natif du Bandundu (centre-ouest, dans sa partie lingalophone) a réussi à obtenir ce week-end le soutien de l’ex-chef de guerre Jean-Pierre Bemba, dont la candidature a été invalidée, et de l’opposant en exil Moïse Katumbi, qui affirme avoir été empêché de rentrer à Kinshasa pour déposer sa candidature. L’ancien Premier ministre, Adolphe Muzito, a participé également à la réunion de Genève.
Les sept de Genève avait délivré une feuille de route à leur candidat commun, en réaffirmant d’abord leur "détermination" "à participer, dans le cadre de la coalition Lamuka (Se réveiller, en lingala), aux élections prévues le 23 décembre 2018". La représentation de l'opposition à cette présidentielle est aujourd'hui remise en cause.