Dix civils et un présumé rebelle ougandais musulman ont été tués à Beni, ville de l'est de la République démocratique du Congo, lors de combats entre rebelles et militaires, suscitant la colère des habitants.
Tôt ce matin, des familles entières quittaient Béni, transportant à bout de bras matelas et ustensiles de cuisine... Des familles qui fuient par peur d'un nouvel assaut. Hier, le soleil venait de se coucher lorsqu'une dizaine d'hommes armés ont forcé la porte de Timothé Katsuva. Il état chez lui avec sa famille et a été miraculeusement épargné par les assaillants.
KATSUVA Timothée, Habitant de MUNZAMBAYI, raconte : "Ils ont forcé la porte de ma maison et sont rentrés. Mais avant devant chez moi il ont tiré plusieurs fois et tué 3 jeunes garçons qui étaient là. Dans la maison, ils ont tout pris, les habits des enfants et même mangé la nourriture du soir. Quand ils ont entendu les véhicules militaires dehors, ils sont partis. Ils parlaient le KIGANDA, la langue ougandaise et portaient des uniformes des FARDC."
Encore une fois ce sont les ADF, les rebelles ougandais qui sont pointés du doigt, pour l'instant sans preuve. La population de Béni excédée a enflammé des barricades en guise de protestation. Ils ont aussitôt été dispersés par les forces de sécurité à l'aide de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène.
" Vous imaginez à moins de 25 mètres de la position militaire, l'ennemi vient et tue des gens ? Nous sommes très choqués par cette nouvelle tuerie. Hier, nous avons vu les militaires passer par ici, voila le résultat ! On dirait qu'il n'ya plus des dirigeants dans ce pays. L'ennemi peut même aller jusqu'au centre ville, personne ne peut les inquiéter. " Basson, un manifestant.
Mis en cause, le capitaine Mak Hazukay, le porte parole des militaires Congolais dans la région dénonce lui des complicités internes "parmis les habitants de Béni" qui aurait permis aux assaillants, selon lui, de contourner les positions de l'armée.