Au moins cinq personnes ont trouvé la mort le 15 novembre dans une attaque attribuée aux rebelles ougandais de l'ADF, dans la ville de Oicha. Le territoire de Béni est en proie à des incursions répétées.
Jeudi 15 au soir, en entendant des tirs au loin, Ismaël Mustapha a tout de suite su ce qu'il fallait fuire au plus vite. Ce vendredi matin, en découvrant ce qu'il reste de sa maison, il comprend que son intuition lui a sauvé la vie : " J'ai entendu le premier tir à 18h10. J'ai vite fermé ma porte et pris la fuite avec mon voisin. Plusieurs coups de feu crépitaient quand j'étais déjà en fuite. C'est ce matin que je constate que ma maison est incendiée et avec mes biens", raconte Ismaël Mustapha, habitant de Oicha.
Si lui a eu la chance de réchapper à l'attaque attribuée aux présumés rebelles ougandais de l'ADF Nalu, ce n'est pas le cas de cinq de ses voisins qui ont été retrouvés sans vie au petit matin, abattus sauvagement. 17 maisons ont été pillées et incendiées. "Nous sommes fatigués de parler au gouvernement, chaque jour le gouvernement promet de rétablir la paix, mais, au final, il n'y a rien. Nous voulons seulement la paix", explique un habitant, Musubao Vutsapu.
Ce n'est pas la première fois que le quartier Mambanike de la ville d'Oicha est la cible de raids des présumés rebelles ADF Nalu. Déjà début novembre, la ville située à 30 km de Béni, essuyait une assaut meurtrier. Là aussi, quatre civils avaient été tués.
Mais c'est tout le territoire de Béni qui subit ce regain d'attaques sanglantes depuis septembre dernier. Huit casques bleus de la brigade d'intervention de l'ONU ont été tués le 14 novembre dans une offensive contre les présumés rebelles. Une offensive menée avec l'armée régulière congolaise. Mais du coté des FARDC, c'est silence radio. Aucun bilan n'a été communiqué. L'ONU a annoncé au moins 12 morts dans les rangs des soldats congolais.