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Un porte-parole du M23 estime que le mouvement rebelle, à l'offensive dans l'est de la République démocratique du Congo, n'est "pas vraiment concerné" par l'accord de cessez-le-feu annoncé le 23 novembre 2022 à Luanda. Il réclame un "dialogue direct" avec le gouvernement congolais.
Normalement, quand il y a un cessez-le-feu, c'est entre les deux parties en guerre.Lawrence Kanyuka, porte-parole politique du M23
"Le M23 a pris connaissance de ce document dans les réseaux sociaux... Il n'y avait personne dans ce sommet donc ça ne nous concerne pas vraiment", déclare Lawrence Kanyuka, porte-parole politique du "Mouvement du 23 mars". "Normalement, quand il y a un cessez-le-feu, c'est entre les deux parties en guerre", ajoute-t-il.
Le M23, une ancienne rébellion tutsi, a repris les armes en fin d'année 2021. Elle est considéré depuis le début par Kinshasa comme soutenu activement par le Rwanda, qui dément. Les rebelles se sont emparés récemment de larges portions d'un territoire au nord de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.
Un mini-sommet organisé mercredi dans la capitale angolaise a réuni notamment le président congolais Félix Tshisekedi et, en l'absence du président rwandais Paul Kagame, son ministre des Affaires étrangères Vincent Biruta. Ce mini-sommet de Luanda a décidé une cessation des hostilités dès le 25 novembre au soir dans l'est de la RDC, suivie du retrait des rebelles du M23 "des zones occupées" et de leur "repli dans leurs positions initiales". Si les rebelles refusent, la force régionale est-africaine en cours de déploiement à Goma "fera usage de la force pour les pousser à se soumettre".
Lawrence Kanyuka affirme que les rebelles ont eux-mêmes décrété un "cessez-le-feu unilatéral" en avril et estimaient que celui-ci était toujours en vigueur. "Si demain à 18H00, ou le matin, le gouvernement ne nous attaque pas nous en serons toujours là", assure-t-il. Dans le cas contraire, "nous nous défendrons", dit-il.
"Nous sommes toujours prêts à un dialogue direct avec le gouvernement congolais pour résoudre les causes profondes des conflits", ajoute-t-il. Tant que les rebelles occuperont des portions du territoire congolais, le gouvernement de Kinshasa refuse de discuter avec le M23, qu'il qualifie de "mouvement terroriste".