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Dans son costume bleu marine, impeccable, Ntabo Ntbari Sheka n’a plus l’allure du chef rebelle sanguinaire qu’il était encore il y a quelques mois… Sheka est accusé de crime de guerre. La justice congolaise lui reproche, entre autres, d’avoir avec ses miliciens, violé au moins 387 personnes en seulement quelques jours... Il comparaît aujourd’hui à Goma, dans une salle spécialement construite pour l’occasion et a immédiatement demandé le report du procès.
Je demande une remise d’un mois pour que je me prépare afin que je puisse prendre en charge 1 ou 2, 3, 4 avocats de mon choix. Je ne veux pas d’avocats choisis ailleurs, non !
Ntabo Ntaberi Sheka, ex-chef de la milice NDC
La salle réagit bruyamment…
Malgré la plaidoirie du ministère public, le procès a été renvoyé pour dans 10 jours... Mais le symbole est là, il a été ouvert.
Pour tous ceux qui croient qu'en restant dans la forêt ils vont mettre à mal la sécurité de notre peuple et la quiétude notre population : qu’ils sachent qu’à partir de ce procès, ils risquent de se trouver dans le même cas que Sheka demain ou après-demain.
Major Guillaume Njiké, Porte-parole des FARDC
A quelques kilomètres de là, en périphérie de Goma, Gina n’a pas porté plainte et n’assistera pas non plus au procès… Elle a survécu à Sheka, mais a perdu ses proches… Elle a dû fuir son village pour ne plus jamais y remettre les pieds.
Ils nous tuaient parce que n’étions pas de la même ethnie que lui. Moi je suis hutu, je ne parlais pas le swhahili. Lui et ses hommes venaient et vérifiaient si l’on parlait cette langue. Sinon, ils disaient qu’on étaient de la saleté, qu’il fallait nettoyer.
Le procès de Sheka et de ses co-accusés devraient durer plusieurs semaines. Sa milice elle, s’est trouvée un nouveau chef et est toujours active dans le nord est du Congo.