Un journaliste congolais, Sosthène Kambidi, est détenu depuis le 20 septembre accusé de "terrorisme" dans l’enquête sur l’assassinat de deux experts de l’ONU en 2017 en RDC.
La détention prolongée du journaliste Sosthène Kambidi, correspondant à Kananga de ACTUALITE.CD et de l’Agence France Presse et collaborateur de RFI,
"est d'autant plus préoccupante qu'elle s'effectue sous le regard de l'ONU qui participe aux auditions dans le cadre d'un mécanisme mis en place pour assister la justice militaire congolaise", souligne l'ONG Reporter Sans Frontières.
L’organisation et son partenaire
Journaliste en danger expriment leur vive inquiétude concernant la détention depuis lundi 20 septembre du journaliste par la justice militaire dans l'affaire du double assassinat des experts de l'ONU en 2017.
Sosthène Kambidi est accusé de terrorisme et d'association de malfaiteurs pour avoir été en possession d'une vidéo de l'assassinat des experts qu'il n'a jamais diffusée et qu'il a transmise aux autorités. Il s'est également dit disposé à collaborer avec la justice.
Reporters sans frontières (RSF) a fait part ce 24 septembre de sa
"vive inquiétude" à propos du journaliste congolais Sosthène Kambidi, inculpé et détenu depuis lundi soir dans l'enquête sur la mort d'experts de l'ONU en 2017 en RDC.
(RE)lire : "Congo files" : l'enquête sur le meurtre en RDC de deux experts de l'ONU qui dérangeLe journaliste, déclare l'organistion,
"est accusé de terrorisme et d'association de malfaiteurs pour avoir été en possession d'une vidéo de l'assassinat des experts, qu'il n'a jamais diffusée et qu'il avait transmise aux autorités". RSF rajoute souligne "
qu'
il s'était également dit disposé à collaborer avec la justice".
Selon l'ONG,
"la détention prolongée de ce journaliste est d'autant plus préoccupante qu'elle s'effectue sous le regard de l'ONU qui participe aux auditions dans le cadre d'un mécanisme mis en place pour assister la justice militaire congolaise".
Correspondant de l'AFP et du média congolais en ligne
Actualite.cd à Kananga, le chef-lieu du Kasaï-central, Sosthène Kambidi, également collaborateur occasionnel de RFI, a été arrêté à son hôtel de Kinshasa dans la nuit de lundi à mardi.
Dans un premier temps, il a été interrogé à l'auditorat militaire en tant que
"renseignant" (témoin) puis, depuis mercredi, en tant qu'inculpé.
Son audition avait été suspendue dans la nuit de mercredi à jeudi et, selon son avocat, devait reprendre ce 24 septembre.
Deux experts des Nations unies, la Suédoise Zaida Catalan et l'Américain Michael Sharp, avaient été tués le 12 mars 2017. Selon la version officielle des autorités de l'époque, ils ont été exécutés par des miliciens de la secte Kamuina Nsapu, alors en guerre contre l'armée régulière.
Le conflit a fait 3.400 morts et des dizaines de milliers de déplacés entre septembre 2016 et mi-2017 dans la région du Kasaï.
Une trentaine de personnes sont accusées d'avoir participé à ce meurtre. Mais le procès ouvert le 5 juin 2017 piétine. L'ONU a désigné un expert judiciaire pour accompagner la justice militaire congolaise.