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L'opposant congolais Corneille Nangaa, en exil au Kenya, a annoncé le 15 décembre créer une alliance politico-militaire avec plusieurs groupes armés dont la rébellion du M23. L'annonce faite à Nairobi a provoqué le rappel de l'ambassadeur du Kenya à Kinshasa par le gouvernement congolais.
Corneille Nangaa,alors président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), à Kinshasa en janvier 2019.
Suite à l'annonce de l'opposant en exil, depuis un grand hôtel de Nairobi, de créér une alliance avec plusieurs groupes armés dont la rébellion du M23, Kinshasa a convoqué ce 16 décembre l'ambassadeur kényan auprès de la République démocratique du Congo.
Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale, déclare que son objectif est de "sauver" la RDC et d'y garantir "le retour de la paix".
Je pense que cet acte aura des conséquences... Le Kenya nous doit des explications. Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement de RDC
Interrogé le 15 décembre dans la soirée à Kinshasa, lors d'une conférence de presse, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication de RDC, Patrick Muyaya, juge que cette annonce relève d'un "comportement antipatriotique", dont Corneille Nangaa "devrait avoir honte".
"Je pense que cet acte aura des conséquences... Le Kenya nous doit des explications", a déclaré le porte-parole. "Comment un pays avec lequel nous travaillons, avec lequel nous sommes dans des processus qui doivent permettre le retour de la paix dans l'est (de la RDC) peut-il accueillir des activités subversives ?", s'est-il interrogé.
"Il y aura évidemment des conséquences diplomatiques, en tous cas une procédure diplomatique qui sera mise en place", a-t-il ajouté.
Des médias congolais indiquent ce 16 décembre que l'ambassadeur du Kenya en RDC a été convoqué par les services du ministre des Affaires étrangères qui comptaient lui demander des explications.
L'hebdomadaire français Jeune Afrique annonce de son côté que Kinshasa a rappelé pour consultations ses ambassadeurs à Nairobi ainsi qu'auprès de la Communauté des États d'Afrique de l'Est (EAC). Des informations confirmées par Patrick Muyaya, interrogé par l'AFP.
Après plusieurs années de sommeil, les rebelles du M23 ("Mouvement du 23 mars") ont repris les armes fin 2021 et se sont emparés, avec l'aide de l'armée rwandaise, de vastes pans de la province du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC.
Une force de l'EAC, à composante kényane notamment, avait été déployée dans la région à partir de fin 2022. Mais Kinshasa n'a pas voulu prolonger son mandat au-delà de ce mois de décembre, estimant qu'elle n'avait pas combattu les rebelles mais plutôt cohabité avec eux.