Fil d'Ariane
C'était le 24 janvier dernier. Avant son malaise, le président Félix Tshisekedi livrait ses promesses aux congolais dont l'une des premières, la libération des prisonniers politiques. "Le ministre de la Justice sera chargé de recenser tous les prisonniers politiques d'opinion ou assimilés sur l'ensemble du territoire national en vue de leur prochaine libération."
Cette phrase était attendue au mouvement lumumbiste progressiste. Son président Franck Diongo croupit encore en prison aujourd'hui. Il n'avait pas été libéré par la grâce présidentielle de Joseph Kabila, et ses partisans ne cachaient pas leur colère, c'était le 7 janvier : "Nous estimons que l'honorable Franck Diongo est un prisonnier personnel de M Kabila."
Diongo a été condamné à 5 ans de prison ferme pour "séquestration de 3 militaires de la garde républicaine"; mais la donne a changé, et pour son directeur de cabinet, Paul René LOHATA, il doit maintenant sortir : "N'oubliez pas que la population congolaise en général et kinoise en particulier ne demande que cette libération, car c'est l'un des espoirs congolais actuellement."
Eugène Diomi Ndongala, président de Démocratie Chrétienne, ou Firmin Yangambi... et d'autres encore doivent faire partie de la liste recensée par le ministre de la justice. Des prisonniers emblématiques, opposants à Joseph Kabila. Mais lorsque l'on évoque des futures libérations, le discours se fait plus alambiqué côté FCC. Pour certains cadres, il faudra être prudent sur les crimes à gracier, en tout cas vérifier que la Constitution et les lois nationales et internationales les valident...
Des prisonniers emblématiques avaient été libérés par la grâce de Joseph Kabila, début janvier. Pour tenir ses promesses et illustrer le virage politique que constituerait son élection, le nouveau président Tshisekedi devra prouver qu'il peut aller plus loin.