RDC : une vingtaine de personnes tuées dans une attaque attribuée aux rebelles d'ADF

Une vingtaine de personnes ont été tuées dans l'après-midi du 7 avril dans une nouvelle attaque attribuée aux rebelles ADF, près de la ville d'Oïcha, dans l'est du pays. C'est la troisième attaque depuis le début du mois. L'ONU comptabilise plus de 60 morts depuis le mois de mars dans la région.
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Volontaires de la Croix rouge transportant le corp d'un civil tué lors de l'attaque de Mukondi, dans l'est de la RDC, commise par l'ADF le 9 mars dernier
Volontaires de la Croix rouge transportant le corps d'un civil tué lors de l'attaque de Mukondi, dans l'est de la RDC, commise par l'ADF le 9 mars dernier. 20 civils au moins ont été tués dans un village près d'Oicha, toujours dans l'Est du pays, le 7 avril 2023.
© AP Photo/Socrate Mumbere
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"L'ennemi ADF (Allied Democratic Forces) a tendu une embuscade à des cultivateurs, vendredi aux alentours de 16H00 (14H00 GMT) près du village d'Enebula". Le vice-président de la société civile locale, Patrick Mukohe est formel. Il déclare avoir compté lui-même 21 corps d'hommes et de femmes sur le lieu du massacre, situé à une trentaine de kilomètres à l'ouest de la ville d'Oicha.

"Je viens de réceptionner 19 corps, tous tués par machette" témoigne Jules Kambale, embaumeur à la morgue de l'hôpital d'Oicha. L'administrateur militaire du territoire de Beni, le colonel Charles Ehuta Omeanga, confirme aussi cette attaque qu'il attribue "aux terroristes ADF" mais se réserve sur le bilan des victimes "en attendant que (ses) éléments rentrent du terrain."

En mars dernier, 40 personnes avaient été tuées, toujours dans l'Est de la RDC, par les rebelles de l'ADF :

(RE)voir : RDC : témoignages à Mukondi après l'attaque des ADF

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Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux - et authentifiée par Patrick Mukohe - une foule entoure le corps d'un homme ligoté à un cadre en bois, la gorge tranchée. Des hommes filment son cadavre, déposé sur une bâche au pied d'un camion-benne où sont entassés d'autres corps, enveloppés dans des sacs mortuaires maculés de sang.
 
La situation chez nous est catastrophique
Patrick Mukohe vice-président de la société civile locale
Au moment de l'arrivée des cadavres à la morgue d'Oicha, des jeunes ont tenté de barrer la route nationale toute proche en signe de protestation. Ils ont été rapidement dispersés par la police "qui est venue crépiter des balles pour libérer la route", précise Patrick Mukohe."La situation chez nous est catastrophique", conclut-il.

Plus de 60 morts depuis mars

Les ADF sont à l'origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans qui ont fait souche depuis le milieu des années 1990 dans l'Est de la RDC, où ils sont accusés d'avoir massacré des milliers de civils. Ils ont prêté allégeance en 2019 au groupe État islamique, qui les présente comme sa branche en Afrique centrale.

Les États-Unis ont annoncé début mars offrir une récompense pouvant aller jusqu'à cinq millions de dollars pour toute information susceptible de mener à leur chef, un Ougandais d'une quarantaine d'années nommé Musa Baluku.

Jeudi 6 avril, l'ONU indiquait déjà qu'au moins trente personnes avaient été tuées par les ADF  dans la province de l'Ituri les 2 et 3 avril à la frontière entre le territoire de Mambasa et celui d'Irumu. Pour le seul mois de mars, plus d'une soixantaine de morts étaient attribués aux ADF dans la province du Nord-Kivu.