RDC : Washington "condamne" les violences et le soutien du Rwanda au M23

Les États-Unis ont condamné, samedi 17 février, l'escalade de la violence dans l'est de la République du Congo (RDC) imputée aux rebelles du M23. Ils appellent à une cessation immédiate des hostilités et à l’arrêt du soutien rwandais à la rébellion.

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Des milliers de personnes fuyant le conflit entre les forces gouvernementales et les rebelles du M-23 atteignent l'entrée de la ville de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, mercredi 7 février 2024.

Des milliers de personnes fuient le conflit entre les forces gouvernementales et les rebelles du M23 alors que les combats se rapprochent de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 7 février 2024.

Moses Sawasawa (AP)
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Il y a une dizaine de jours, les combats entre le M23 ("Mouvement du 23 mars"), appuyé par des unités de l'armée rwandaise, et les forces gouvernementales congolaises se sont intensifiés au niveau de Sake, localité située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Goma. 

"Les États-Unis condamnent fermement l'escalade de la violence dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) provoquée par les actions du groupe armé M23, soutenu par le Rwanda et sanctionné par les États-Unis et l'ONU, y compris ses incursions dans la ville de Sake, a déclaré dans un communiqué le porte-parole du département d’État, Matthew Miller. Cette escalade menace la vie de millions de personnes (...) Nous appelons le M23 à cesser immédiatement les hostilités et à se retirer de ses positions actuelles autour de Sake et Goma."

Dans le même document, Washington "condamne" le soutien du Rwanda au M23, appelle au retrait de l'armée rwandaise de la RDC et demande à Kigali de "retirer ses systèmes de missiles sol-air, qui menacent la vie des civils, des soldats de la force de l'ONU, d'autres forces de maintien de la paix régionales et d'humanitaires". 

Selon diverses sources, l'intensification des combats ces derniers jours a d’ores et déjà provoqué des dizaines de morts et blessés, civils et militaires.

Brève occupation de Goma

Rébellion majoritairement tutsi, le M23 est apparu en 2012. Vers la fin de cette année-là, il a brièvement occupé Goma, avant d'être vaincu militairement l'année suivante. 

Il est réapparu en novembre 2021 et reproche au gouvernement de ne pas avoir respecté des accords sur la réinsertion de ses combattants. Depuis lors, il s'est emparé de vastes territoires dans la province du Nord-Kivu.

De son côté, la RDC accuse le Rwanda et ses "supplétifs" du M23, de vouloir faire main basse sur les minerais de l'Est congolais. Le M23 affirme pour sa part défendre une frange menacée de la population et réclame des négociations, que Kinshasa refuse, excluant de discuter avec des "terroristes".