Ils s'appellent Joseph Kasa-Vubu, Patrice Lumumba, Mobutu Sese Seko, les principales figures qui ont joué un rôle politique au Congo pendant la colonisation belge entre autres. Mais qui sont-ils, et quelle place ont-ils pris dans l'évolution politique de ce pays ?
Les personnalités politiques du Congo-Kinshasa dans les années 1960
Kasa-Vubu, 1915 - 1969
Premier président de la République fédérale du Congo de 1960 à 1965. Joseph Kasa-Vubu se fera connaitre en tant que dirigeant de l'organisation kongo ABAKO (Ndlr :l'Alliance des Bakongo était un organisme culturel et politique, dirigée par Joseph Kasa-Vubu dans les années 1950, pour lutter contre la domination coloniale belge).
En 1965, après un coup d'État politique de son Maréchal Mobutu, il sera assigné à résidence et mourra par manque de soins en 1969.
Tshombé, 1919-1969
Moïse Tshombé fut président de l'État du Katanga (région située au sud-est de la RDC). Dans les années 1950, il fonda le parti CONAKAT (Ndlr :la Confédération des associations tribales du Katanga), qui revendiquait un Katanga indépendant. En août 1960, Tshombé fût élu président du Katanga.
Moïse Tshombé renonça à la sécession en 1963, sous la pression des casques bleus de l'ONU. Contraint à l'exil, il mourut en 1969 d'une crise cardiaque.
Lumumba, 1925-1961
Il fût considéré comme le véritable père de la Nation congolaise.
En 1958, Patrice Lumumba et quelques compagnons politiques sont invités en Belgique à l'occasion de l'exposition universelle. Ils rentreront mécontents de l'image peu flatteuse véhiculée par l'exposition. À son retour au Congo, il créée le Mouvement national congolais (MNC) et participe à la conférence panafricaine d'Accra.
En 1959, des émeutes sanglantes secouent le Congo belge. Le Mouvement National Congolais, mené par Patrice Lumumba, réclame l'indépendance. Le 30 juin 1960, il accède à l'indépendance, quelques semaines avant son voisin, le Congo-Brazzaville. Lumumba en est alors le Premier ministre et ministre de la Défense et son rival Kasa-Vubu est président.
En 1960, suite à un coup d'État, Joseph Désiré Mobutu prend le pouvoir. Patrice Lumumba tente de fuir mais il est arrêté et transféré au camp militaire de Thysville sur ordre de Mobutu.
Patrice Lumumba a été assassiné le 17 janvier 1961 près d'Elisabethville (actuellement Lubumbashi, au Katanga, sud-est de la République démocratique du Congo), une province alors sécessionniste. Criblé de balles, son corps n'a jamais été retrouvé, pas plus que ceux de deux proches tués avec lui, Joseph Okito et Maurice Mpolo.
En 2001, une commission d'enquête parlementaire belge avait souligné "que certains membres du gouvernement belge (de l'époque) ont une responsabilité morale dans les circonstances ayant conduit à la mort de Lumumba", alors que le rôle de la CIA a lui aussi souvent été évoqué.
Mobutu Sese Seko, 1930-1997
Né Joseph-Désir Mobutu, il a été le second président de la République démocratique du Congo de 1965 à 1997 (le pays étant rebaptisé Zaïre de 1971 à 1997).
A l'âge de 20 ans, il est enrôlé dans les forces armées du Congo belge. Il en sortira sous-officier et en 1957, il deviendra journaliste pour l'Avenir, quotidien libéral de Léopoldville. L'occasion de réaliser son premier voyage de presse à Bruxelles au même moment où les représentants congolais négocient leur indépendance avec la tenue d'une table ronde.
En juillet 1960, il devient secrétaire d'État du gouvernement indépendant de Patrice Lumumba. C'est ainsi qu'en tant que chef d'état-major il fera arrêter et assigner à résidence Patrice Lumumba, l'accusant de sympathie pro-communiste. Mobutu met alors en place un gouvernement temporaire et réorganise l'armée.
En 1965, le maréchal Mobutu orchestre un coup d'État contre Joseph Kasa-Vubu et s'empare du pouvoir. Il met fin à la première guerre civile et entame une longue dictature.
En 1971, il rebaptisera le pays, la monnaie et le fleuve Zaïre. D'abord soutenu par ses fidèles, le peuple se détourne de ce chef milliardaire qui règne en despote. Le fossé se creuse, mais c'est la chute du mur de Berlin en 1989 qui va achever le régime mobutiste. En 1994, malgré le partage du pouvoir avec le président du Parlement, le pays s'enfonce dans la crise.
Il mourra en exil à Rabat des suites d'un cancer de la prostate.