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Récit : A. Renevier, montage : G. Longo
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R.D.Congo : nouvelle répression meurtrière

Nouvelle journée de violente répression en République Démocratique du Congo. Dimanche, des milliers de personnes ont manifesté dans tout le pays à l'appel d'un collectif de catholiques. Ils réclamaient une nouvelle fois le départ du Président Joseph Kabila. Les interventions de la police ont couté la vie à au moins 6 personnes.
Malgré l'interdiction des Autorités, ils ont maintenu leur marche pacifique, juste après la messe, à l'appel du comité laïc de coordination. Mais au bout d'une centaine de mètres, les manifestants anti-Kabila se sont retrouvés face au premier barrage policier. Très vite, la situation a dégénéré.  La police a dispersé le cortège avec des gaz lacrymogènes mais aussi des balles réelles, les manifestants se sont repliés dans une église de Kinshasa.  D'une paroisse à l'autre de la capitale, les témoignages sont semblables. 
 
Ils nous ont lancés des lacrymogènes, des vieilles dames sont tombées, et il y a eu des balles réelles pendant cinq minutes, on était pris en étau, on ne savait pas où aller. 

Jacky Ndala, Président du mouvement Réveil et de Prise de Conscience
Les manifestants demandent au Président Joseph Kabila de déclarer publiquement qu'il ne briguera pas un troisième mandat. Le 31 décembre dernier, la répression violente de marches similaires a fait 6 morts selon l'ONU. Depuis, l'église a durci sa position contre le gouvernement. Ce dimanche, les marcheurs ont opposé plus de résistance aux policiers dans les manifestations qui se sont déroulées dans plusieurs villes du pays, comme par exemple à Goma. 
 
Je ne sais pas expliquer ce qui se passe. Je ne vois que de la barbarie, et la police qui a été envoyée par le pouvoir finissant de M. Kabila, ça m'étonne de voir de tels agissements. 

Rubens Mikindo, secrétaire général adjoint de l'UDPS

A Goma, la marche n'a finalement pas eu lieu, les manifestants ont été stoppés dès la sortie  de la messe. Des fidèles sont restés bloqués à l'intérieur de la cathédrale
Saint-Joseph pendant plusieurs heures. Pendant qu'à l'extérieur, des affrontements avaient lieu. Selon le mouvement citoyen de la Lucha, la mission des Nations Unies, la MONUSCO serait intervenue. La situation a pris un tour tragique dans plusieurs villes du pays. On dénombre des morts et des blessés suite aux violences.   Dimanche soir, le calme semblait revenu, mais l'accès à Internet et au téléphone était toujours coupé par le gouvernement, et de nombreux manifestants arrêtés pendant les marches n'avaient pas été libérés.