Référendum au Mali : les groupes armés du nord dénoncent une fraude

Le référendum pour la réforme de la Constitution qui s'est tenu au Mali dimanche a mobilisé 38% des électeurs maliens et les résultats n'ont toujours pas été annoncés. Ce 22 juin, les groupes armés du nord parlent déjà de fraude.

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Touaregs patrouillant dans Gao, dans le nord du Mali en juin 2013. (Photo d'illustration) 

Touaregs patrouillant dans Gao, dans le nord du Mali en juin 2013. (Photo d'illustration) 

© Ap Photo/ Jérôme Delay
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Des groupes armés signataires d'un important accord de paix au Mali dénoncent des fraudes et des irrégularités dans la tenue du référendum sur la Constitution.

Le Cadre stratégique permanent (CSP), réunissant ces groupes, met également en garde contre le "coup fatal" que le retrait de la mission de l'ONU (Minusma), réclamé le 16 juin par le gouvernement provisoire, porterait à l'accord de paix conclu en 2015.

Rébellion touarègue

Le CSP est formé de groupes à dominante touarègue entrés en rébellion en 2012 pour l'indépendance ou l'autonomie du nord, mais aussi de groupes loyalistes qui avaient alors combattu du côté du gouvernement. Ces groupes qui exercent un large contrôle dans le nord ont signé en 2015 un accord de paix jugé crucial pour la stabilité du pays qui continue à faire face à la propagation djihadiste.

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Le CSP est opposé au projet de nouvelle Constitution, soumis dimanche 18 juin à référendum et dans lequel il dit ne pas retrouver l'accord de 2015. Les groupes ont empêché la tenue du référendum dans de nombreuses localités du nord.

Bourrage d'urnes

Dans un communiqué consulté ce 22 juin sur les réseaux sociaux, le CSP écrit que, dans "la quasi-totalité des régions" du nord, "aucun vote ne s'est déroulé", à l'exception des principales villes des régions de Gao, Tombouctou et Ménaka "où les urnes ont été bourrées sans retenue".

Le CSP se dit aussi "consterné" par la demande de retrait de la Minusma faite par les autorités. Il met en garde contre les conséquences sur les populations "déjà fragilisées par le terrorisme et le sous-développement".

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La Minusma déploie jusqu'à plus de 13.000 militaires et 1.900 policiers. Sa présence est contestée par une partie des Maliens qui l'accusent d'inaction ou d'inefficacité contre les djihadistes.

En plus d'assurer une relative sécurité là où elle est basée, la Minusma finance, pilote ou soutient de nombreux projets et fait travailler des milliers de Maliens.
Les relations se sont sévèrement détériorées ces derniers mois avec la junte qui a demandé son retrait "sans délai".

Le CSP souligne le rôle de "cheville ouvrière" joué par la Minusma pour la mise en oeuvre de l'accord de paix de 2015. Il se dit "convaincu que le retrait de la Minusma sera un coup fatal porté" à l'accord.