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"Le projet de texte de nouvelle constitution a été adopté et entrera en vigueur dès sa promulgation par le président de la République", a déclaré sur la télévision publique le ministre de l'Intérieur congolais Raymond Mboulou. Selon les "résultats globaux à l'échelle nationale" proclamés par M. Mboulou, le oui a obtenu 92,26% des suffrages exprimés, et la participation a été de 72,44%.
Mardi à Brazzaville, l'opposition au président Denis Sassou Nguesso a rejeté ces résultats et a appelé à la poursuite de"la désobéissance civile jusqu'au retrait" du projet de nouvelle constitution.
"Ces chiffres relèvent de la tricherie", a réagi Clément Miérassa, l'un des chefs du Front républicain pour le respect de l'ordre constitutionnel et l'alternance démocratique (Frocad), une des deux principales plateformes de l'opposition au référendum. Pour l'opposition, qui avait appelé à boycotter un scrutin qu'elle qualifiait de "coup d'État constitutionnel", les résultats sont "nuls et de nul effet"."Lorsqu'on a vu ce qu'on a vu le jour du vote, annoncer un taux de participation de plus de 72%, c'est extrêmement scandaleux", a déclaré à l'AFP M. Miérassa, "ce sont des résultats tripatouillés".
Lundi, un autre chef du Frocad, Pascal Tsaty Mabiala, avait estimé que la participation n'avait pas dépassé "10%". M. Sassou Nguesso a subi "un camouflet", avait-il déclaré à l'AFP, "les Congolais ne se sont pas déplacés, c'était le mot d'ordre que nous avions donné". "Les résultats sont déjà connus. Tout le monde sait qu'on n'a pas été voter, partout. S'ils inventent des chiffres, cela [sera] ridicule", avait-il mis en garde.
Dans une réaction transmise aujourd'hui aux agences de presse, le gouvernement français a pour sa part indiqué que les conditions dans lesquelles le référendum a été organisé "ne permettent pas d'en apprécier le résultat".
Selon les observations de plusieurs journalistes de l'AFP à Brazzaville et Pointe-Noire, la deuxième ville du pays, dans le sud, et les informations récoltées dans plusieurs autres grandes villes dans diverses régions, les électeurs semblent avoir largement boudé les urnes dimanche.