Fil d'Ariane
Le ministre somalien des Affaires étrangères Ali Mohamed Omar s'est rendu à Addis-Abeba, mardi 24 décembre 2024, pour rencontrer son homologue éthiopien Mesganu Arega. Intention : tenter de préserver la fragile détente entre les deux pays au lendemain de heurts meurtriers dans la localité frontalière de Doolow.
Des heurts meurtriers ont eu lieu entre la Somalie et l'Éthiopie, deux ministres se rencontrent à Addis-Abeba.
Le ministre somalien des Affaires étrangères Ali Mohamed Omara a "protesté et condamné l'attitude des forces éthiopiennes à Doolow", ville de la région sud de Gedo en Somalie, selon un communiqué.
Dans son propre communiqué, le ministre éthiopien des Affaires étrangères a, lui, démenti toute faute et blâmé "des tiers ayant l'intention de déstabiliser la Corne de l'Afrique", sans préciser lesquels.
L'incident de lundi 23 décembre 2024 est survenu quelques jours à peine après un accord bilatéral conclu sous l'égide de la Turquie. Mardi, les deux pays semblaient attacher à faire durer ce rapprochement.
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Les autorités éthiopiennes ont ainsi déclaré dans leur communiqué officiel qu'elles "appréciaient et maintenaient leur engagement en faveur de la relance et de l'approfondissement des relations fraternelles entre les deux pays, dans l'esprit de la Déclaration d'Ankara".
Le ministre somalien des Affaires étrangères a, à son tour, exprimé son souhait d'"harmoniser les efforts pour une application pleine et entière de la Déclaration d'Ankara".
La Somalie a accusé lundi 22 décembre les forces éthiopiennes d'une attaque meurtrière contre ses troupes dans la localité frontalière de Doolow au Jubaland le même jour, quelque temps à peine après la signature d'un accord destiné à mettre fin aux tensions entre les deux pays.
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Des responsables de l'État semi-autonome du Jubaland ont cependant déclaré que les troupes éthiopiennes, également installées sur une piste d'atterrissage dans le cadre de leur mission de maintien de la paix contre les insurgés islamistes en Somalie, étaient intervenues pour protéger un groupe d'hommes politiques locaux.
"Les forces pro-Jubaland et les forces de sécurité du gouvernement somalien se sont affrontées et les forces éthiopiennes stationnées dans la zone d'atterrissage sont intervenues en soutien aux forces pro-Jubaland", a déclaré par téléphone à l'AFP Mohamed Hassan, un habitant.
Le gouvernement fédéral somalien s'est affronté ces dernières semaines avec des forces du Jubaland semi-autonome pour le contrôle de zones clés de l'État. Selon eux, les troupes fédérales somaliennes ont tenté d'abattre un avion avec ces hommes politiques à son bord.