Renvoi de l'ambassadeur français au Mali : Paris reconnaît un dialogue "difficile" avec Bamako

Suite au renvoi de l’ambassadeur français du Mali décidé par la junte militaire, le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal affirme que la “situation ne peut pas rester en l’état”. Paris et ses alliés européens se donnent jusqu'à mi-févier pour repenser leur dispositif militaire au Mali.

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Supporters du Colonel Assimi Goïta à Bamako (Mali) le 10 septembre 2020.
Supporters du Colonel Assimi Goïta à Bamako (Mali) le 10 septembre 2020. 
AP
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La France “a pris acte” de la décision de la junte militaire au pouvoir au Mali d’expulser l’ambassadeur français du territoire. C’est en ces termes que le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal a qualifié ce mardi le départ forcé du représentant de la France à Bamako hier. “On a rappelé notre ambassadeur, on ne va pas attendre qu’il soit expulsé pour le faire revenir en France”, a précisé Gabriel Attal. 

Ce lundi, le gouvernement malien a décidé d'expulser l'ambassadeur de France, dans une nouvelle escalade des tensions entre Bamako et Paris. La télévision d'État a annoncé lundi 31 janvier que l'ambassadeur avait trois jours pour quitter le pays.

Le Mali exige le départ de l'ambassadeur de France sous 72h

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Dans ce contexte, Gabriel Attal a confirmé que Paris et ses partenaires européens travailleront "d'ici mi-février" à l'adaptation de leur dispositif au Mali. Les pays partenaires du groupement européen de forces spéciales Takuba vont "travailler d'ici la mi-février" à l'adaptation de leur dispositif au Mali.

Un “isolement progressif” du Mali

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal condamne l’action de la junte militaire, qui s'est “s’est isolée par étapes”, explique-t'il. “Elle a d’abord renvoyé le représentant de la CEDEAO au Mali”, a rappelé le membre du gouvernement, précisant dans la foulée que “les seize pays de la CEDEAO ont rappelé leurs ambassadeurs”.  

 Ce n’est pas acceptable. On a eu l’occasion de le dire, on n’est pas le seul à l’avoir dit, la CEDEAO a eu l’occasion de le dire
Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement français
Plus tôt la semaine dernière, c’est le Danemark qui a décidé de retirer ses troupes du Mali. Les forces danoises étaient présentes sur le territoire malien dans le cadre de l’opération militaire européenne Takuba. 
 

Barkhane, Minusma, Takuba... Quelles forces présentes au Sahel ?

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 La France reste “pour l’instant” au Sahel


Le départ précipité de l’ambassadeur de France au Mali décision marque un nouveau durcissement des tensions entre le Mali et la France. Les relations n'ont cessé de se détériorer depuis que des colonels ont pris par la force en août 2020. La France y intervient à travers l'opération Barkhane depuis 2013, une intervention militaire de plus en plus controversée.

“On continue pour l’instant de rester au Sahel pour lutter contre le terrorisme”, a déclaré ce mardi Gabriel Attal. “On sait qu’un certain nombre d’attentats qui ont eu lieu sur notre sol ces dernières années ont été élaborés, pensés à l’étranger, au Sahel et dans d’autres régions du monde”, estime le membre du gouvernement. 

Notre mission sur place c’est de lutter contre le terrorisme sur place parce que ça nous permet de lutter contre le terrorisme en FranceGabriel Attal, porte-parole du gouvernement français

Depuis la prise du pouvoir par la junte militaire, Gabriel Attal reconnaît que le dialogue entre Paris et Bamako est “rendu difficile". Les partenaires de la France au Sahel sont pleinement mobilisés, a fait savoir le gouvernement. L’opération Barkhane doit être définitivement démantelée dans quelques temps.