Fil d'Ariane
Suite au renvoi de l’ambassadeur français du Mali décidé par la junte militaire, le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal affirme que la “situation ne peut pas rester en l’état”. Paris et ses alliés européens se donnent jusqu'à mi-févier pour repenser leur dispositif militaire au Mali.
La France “a pris acte” de la décision de la junte militaire au pouvoir au Mali d’expulser l’ambassadeur français du territoire. C’est en ces termes que le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal a qualifié ce mardi le départ forcé du représentant de la France à Bamako hier. “On a rappelé notre ambassadeur, on ne va pas attendre qu’il soit expulsé pour le faire revenir en France”, a précisé Gabriel Attal.
Ce lundi, le gouvernement malien a décidé d'expulser l'ambassadeur de France, dans une nouvelle escalade des tensions entre Bamako et Paris. La télévision d'État a annoncé lundi 31 janvier que l'ambassadeur avait trois jours pour quitter le pays.
Le Mali exige le départ de l'ambassadeur de France sous 72h
Dans ce contexte, Gabriel Attal a confirmé que Paris et ses partenaires européens travailleront "d'ici mi-février" à l'adaptation de leur dispositif au Mali. Les pays partenaires du groupement européen de forces spéciales Takuba vont "travailler d'ici la mi-février" à l'adaptation de leur dispositif au Mali.
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal condamne l’action de la junte militaire, qui s'est “s’est isolée par étapes”, explique-t'il. “Elle a d’abord renvoyé le représentant de la CEDEAO au Mali”, a rappelé le membre du gouvernement, précisant dans la foulée que “les seize pays de la CEDEAO ont rappelé leurs ambassadeurs”.
Le Mali expulse l'ambassadeur de France : "Il y a un isolement progressif du pays. On va continuer à lutter contre le terrorisme", affirme Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement pic.twitter.com/bBQ9ZLn9UP
— franceinfo (@franceinfo) February 1, 2022
Barkhane, Minusma, Takuba... Quelles forces présentes au Sahel ?
Le départ précipité de l’ambassadeur de France au Mali décision marque un nouveau durcissement des tensions entre le Mali et la France. Les relations n'ont cessé de se détériorer depuis que des colonels ont pris par la force en août 2020. La France y intervient à travers l'opération Barkhane depuis 2013, une intervention militaire de plus en plus controversée.
“On continue pour l’instant de rester au Sahel pour lutter contre le terrorisme”, a déclaré ce mardi Gabriel Attal. “On sait qu’un certain nombre d’attentats qui ont eu lieu sur notre sol ces dernières années ont été élaborés, pensés à l’étranger, au Sahel et dans d’autres régions du monde”, estime le membre du gouvernement.
L'opération Barkhane va-t-elle se poursuivre ? "Le 'on fait quoi', on ne va pas le décider seuls. Ce n'est pas un sujet franco-français", défend Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement pic.twitter.com/QoqsLNpEYT
— franceinfo (@franceinfo) February 1, 2022
Depuis la prise du pouvoir par la junte militaire, Gabriel Attal reconnaît que le dialogue entre Paris et Bamako est “rendu difficile". Les partenaires de la France au Sahel sont pleinement mobilisés, a fait savoir le gouvernement. L’opération Barkhane doit être définitivement démantelée dans quelques temps.