Fil d'Ariane
Une gifle ? Un camouflet ? Visiblement, ce vote a pris tout le monde par surprise. Et le premier surpris n'est autre que le chef de l'Etat lui-même.
Au #Benin , la « gifle » du parlement au président Patrice Talon https://t.co/HXWYM1kV5Q pic.twitter.com/2YP7Q3ISwL
— thibaut zodehougan (@TZodehougan) April 5, 2017
Soixante députés ont voté en faveur de l’étude du texte, 22 contre et un s’est abstenu, alors que la majorité des trois-quart était exigée. Le texte ne sera donc pas examiné sur le fond. C'est un deuxième échec pour le projet présidentiel, après le refus des élus béninois d'examiner la réforme constitutionnelle selon une procédure d'urgence.
La séance plénière qui a duré toute la journée, mardi 4 avril 2017, a été l'objet de vifs débats entre les députés, et a été interrompue à deux reprises.
"Voilà un problème de réglé", a soupiré quant à lui, le président du parlement à l’issue du vote tard dans la soirée.
Le président Patrice Talon, qui porte cette réforme, avait décidé de faire approuver le texte par l'Assemblée nationale, où il dispose d'un fort soutien, plutôt que d'organiser un référendum, comme il l'avait promis l'an dernier à son arrivée au pouvoir.
Les détails du nouveau projet de Constitution ne sont pas connus du grand public, mais il prévoit notamment une discrimination positive en faveur des femmes dans le monde politique, un financement public des partis, ainsi que la mise en place d'un mandat présidentiel unique, une mesure historique sur le continent africain et qui fait débat.
Le fait de ne pas soumettre la réforme au vote populaire, l'opacité des textes, et l'idée d'un mandat présidentiel unique ont également suscité de vives protestations dans le petit pays d'Afrique de l'Ouest, considéré comme calme et démocratique.
"Il s’agit d’une victoire pour le peuple béninois", exulte Léonce Houngbadji, président du PLP (Parti pour la libération du peuple), un parti d'opposition, qui a mené une campagne active contre le vote de cette loi. Joint par l’AFP, il a assuré que "la veille (sur le texte) sera maintenue" et ses partisans garderont "la pression sur les députés".
Interrogé par RFI, le député Guy Mitokpè déclare de son côté: « Je crois que c'est une victoire du peuple, ce n'est pas la victoire d'un camp contre un autre camp, ce n'est pas une victoire contre un homme. Il faut désormais que nous puissions ranger ce projet et nous consacrer davantage aux choses essentielles ».
#Benin : Quelques UNES du mercredi 5 Avril 2017 au lendemain du NON! #Presse #Team229 (via @agbessloks) pic.twitter.com/mRP12BzfeP
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