Fil d'Ariane
Rejetée par l'opinion, contestée au sein de sa propre majorité, la dirigeante conservatrice est déjà en sursis six semaines après son entrée à Downing Street. Sortie jusqu'alors de son silence uniquement pour s'excuser sur la BBC après l'humiliant renoncement aux baisses d'impôts promises, elle affrontait un test majeur lors du rendez-vous hebdomadaire des questions au Parlement.
À quoi sert une Première ministre dont les promesses ne tiennent même pas une semaine?
Kier Starmer, chef du parti travailliste
"Je suis préparée à faire face, je suis prête à prendre les décisions difficiles", a-t-elle affirmé. Très combative, elle a cherché autant à défendre sa politique face aux huées et aux appels à la démission de l'opposition travailliste qu'à convaincre les rangs conservateurs de sa capacité à rester à Downing Street.
"À quoi sert une Première ministre dont les promesses ne tiennent même pas une semaine?", a asséné sans ménagement le chef de l'opposition travailliste Keir Starmer, énumérant toutes les mesures que Liz Truss a dû abandonner sous la pression des marchés et de son propre camp.
"Comment peut-elle être tenue pour responsable quand elle n'est pas aux commandes?", a encore cinglé Keir Starmer. La crise remonte à la présentation fin septembre du "mini-budget" de son ministre des Finances d'alors, Kwasi Kwarteng, qui avaient fait craindre un dérapage des comptes publics.
Liz Truss's promises barely last a week.
— Keir Starmer (@Keir_Starmer) October 19, 2022
Her credibility is gone and the Tory party is imploding.
Labour is ready to offer the stability, leadership and vision Britain needs. pic.twitter.com/lxyEMrvadj
La livre avait chuté à un plus bas historique et les taux d'emprunt à long terme de l'Etat avaient flambé. La Banque d'Angleterre avait dû intervenir pour empêcher la situation de dégénérer en crise financière.
Pour tenter de calmer la tempête économique et politique, Liz Truss a dû nommer un nouveau ministre des Finances, Jeremy Hunt, chargé de rectifier son programme économique et de rassurer les marchés sur le sérieux budgétaire du gouvernement.
Ce dernier, désormais largement considéré comme ayant pris l'ascendant sur Truss, est revenu sur presque toutes les baisses d'impôts promises par la Première ministre et prévenu qu'il faudrait faire des économies dans les dépenses publiques, faisant redouter le retour à l'austérité, comme après la crise financière de 2008.
Cost of living in UK rises 10.1% in the 12 months to September
— BBC Breaking News (@BBCBreaking) October 19, 2022
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