Fil d'Ariane
La campagne de la présidentielle du 15 juillet au Rwanda s'est ouverte officiellement samedi, à trois semaines d'une réélection attendue du président Paul Kagame, qui dirige depuis 24 ans d'une main de fer ce pays de l'Afrique des Grands Lacs. Un total de 9,01 millions d'électeurs sont inscrits pour cette élection, qui sera pour la première fois couplée avec les législatives.
Le président rwandais Paul Kagame arrive à l'aéroport de Séoul à Seongnam, en Corée du Sud, pour le sommet Corée du Sud-Afrique, le dimanche 2 juin 2024.
Homme fort de facto du Rwanda depuis la fin du génocide des Tutsi en 1994, Paul Kagame a été élu président par le parlement après la démission de Pasteur Bizimungu en 2000. Il a ensuité été reconduit trois fois lors de scrutins au suffrage universel en 2003, 2010 et 2017, réunissant à chaque fois plus de 90% des voix.
Re(lire) aussi : Rwanda : trois candidats retenus pour l'élection présidentielle
Le 15 juillet, il sera opposé aux mêmes adversaires qu'en 2017 : le chef du Parti démocratique vert Frank Habineza et l'ancien journaliste Philippe Mpayimana. Il avait alors obtenu plus de 98,79% des voix, Philippe Mpayimana 0,73% et Frank Habineza 0,48%.
Sur cette photo d'archive du vendredi 28 juillet 2017, le candidat à la présidentielle Frank Habineza, de centre-droit, du Parti vert démocrate d'opposition, salue ses partisans lors d'un rassemblement de campagne électorale dans le district de Musanze, au Rwanda.
Le candidat présidentiel rwandais Philippe Mpayimana fait campagne dans le district de Nyarugenge à Kigali, au Rwanda, le mercredi 2 août 2017.
Plusieurs figures de l'opposition (Victoire Ingabire, Bernard Ntaganda) n'ont pas eu la possibilité de se présenter, en raison de condamnations passées. La justice a rejeté leurs demandes de voir leurs droits civiques restaurés.
La commission électorale a également invalidé la candidature de Diane Rwigara, en raison de documents non conformes. Cette voix anti-Kagame avait déjà été écartée de la présidentielle 2017, accusée de falsification de documents et arrêtée avant d'être blanchie par la justice en 2018.
Sur cette photo d'archive du vendredi 6 octobre 2017, l'ancienne candidate à la présidentielle rwandaise Diane Rwigara est escortée par des policiers jusqu'à un tribunal.
Une révision constitutionnelle controversée, approuvée par référendum en décembre 2015, a instauré le passage du septennat au quinquennat, en maintenant un maximum de deux mandats.
Cette modification avait suscité de vives critiques car elle a remis à zéro le nombre de mandats de Paul Kagame, qui avait déjà réalisé deux septennats. Le chef de l'Etat avait également été autorisé à briguer un septennat transitoire 2017-2024.
Re(voir) aussi : Rwanda : élections, Kagame dépose son dossier de candidature
Rwanda : fin de dépôt des candidatures pour les élections présidentielles
Cette réforme permet donc à Paul Kagame, en cas de réélection, de rester au pouvoir jusqu'en 2034.
Le président rwandais Paul Kagame donne une conférence de presse au Centre des congrès de Kigali, au Rwanda, le lundi 8 avril 2024.
Elle a également synchronisé les élections législatives avec la présidentielle.
Plus de 500 candidats brigueront les 80 sièges de députés.