Rwanda : les derniers combattants FDLR, expulsés de RDC, sont arrivés au camp de Mutobo.

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Plus de 520 anciens combattants FDLR - dont une femme - ont rejoint le camp de Mutobo, au nord du Rwanda.
Ils ont été expulsés par la RDC où ils vivaient depuis des années.
Ils vont être pris en charge pendant trois mois à Mutobo avec comme objectif de se réinsérer dans la société rwandaise.

 

C'est la première étape de leur nouvelle vie au Rwanda, s'enregistrer officiellement au camp de Mutobo. Des milliers d'anciens miliciens FDLR sont déjà passés par ce centre, situé à Ruhengeri au Nord du pays.

Actuellement, il accueille un plus de 500 hommes et une femme. Des récalcitrants : tous d'anciens combattants qui il y a encore quelques jours vivaient en RDC voisine.
Ils n'avaient pas du tout envie de rentrer au pays.

"J'avais un peu d'appréhension...comme tout combattant qui est capturé sur le champ de bataille par l'ennemi, admet dans un sourire gêné, Joseph Kabarindwi, ancien milicien FDLR. Notre retour a été un retour forcé, nous n'avions pas l'intention de venir." Un autre ancien FDLR raconte :"Lorsque nous avons traversé la frontière entre la RDC et le Rwanda, nous avions peur. Apparemment le pays est beau, on a vu de belles maisons le long de la route et l'éclairage public, bien que c était la nuit. Nous avons constaté qu'il y a un développement ici."

Les FDLR sont nées au début des années 2000, en RDC. Fondées par des exilés rwandais hutus, dissidents de "l'Armée de libération du Rwanda". Quelques dizaines de membres des FDLR sont recherchés par la justice internationale pour leur implication présumée dans le génocide de 1994.

Ces hommes - ex-FDLR - craignaient d'atterrir ici, à Mutobo, dans une sorte de prison. Ou pire encore, ils craignaient pour leur vie.

"L'idéologie des FDLR, leur propagande au sujet du Rwanda actuel, est erronée. Donc ces hommes avaient peur, ils croyaient qu'ils allaient être tués, égorgés et tout ça, mais ils ont changé de mentalité, explique Ephrem Kanamugire, le directeur du centre Mutobo. Depuis qu'ils sont arrivés ici, et qu'ils ont vu comment les autorités, le personnel et même la population locale les ont accueillis, ils se sentent mieux"

Le Rwanda d'aujourd'hui, ces anciens combattants ne le connaissent pas.
Certains ont passé plus de 20 ans en exil. Pendant trois mois, séparés de leur famille, ils vont suivre ici des cours d'éducation civique, découvrir le système politique, judiciaire de leur pays d'origine, les valeurs qu'il prône. L'objectif est de faciliter leur réinsertion dans la société rwandaise. Et de les renvoyer, ensuite, dans leur région natale.