Rwanda : un des derniers fugitifs recherchés pour leur rôle dans le génocide arrêté en Afrique du Sud

Fulgence Kayishema, un des quatre derniers fugitifs recherchés pour leur rôle dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, a été arrêté mercredi 25 mai en Afrique du Sud, ont annoncé les procureurs de l'ONU enquêtant sur l'affaire.

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Fulgence Kayishema

Fulgence Kayishema, un des derniers fugitifs recherchés pour son rôle dans le génocide des Tutsi au Rwanda.

U.S Department of State
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"L'un des génocidaires en fuite les plus recherchés au monde (...) a été arrêté à Paarl, en Afrique du Sud", dans le cadre d'une opération avec les autorités sud-africaines, a indiqué un tribunal des Nations unies dans un communiqué.

Il était en fuite depuis 2001, a précisé le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des tribunaux pénaux (le "Mécanisme"), chargé d'achever les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). 

Selon l'acte d'accusation, Fulgence Kayishema a assassiné, avec d'autres individus, plus de 2.000 hommes, femmes, personnes âgées et enfants réfugiés dans l'église de Nyange dans la commune de Kivumu, le 15 avril 1994.

Fulgence Kayishema et d'autres ont utilisé un bulldozer pour que l'église s'effondre, enterrant et tuant les réfugiés à l'intérieur
Tribunal pénal international pour le Rwanda. 

Bulldozer

Il aurait "directement participé à la planification et à l'exécution de ce massacre", a précisé le tribunal, "notamment en se procurant et en distribuant de l'essence pour incendier l'église avec les réfugiés à l'intérieur".

"Lorsque cela a échoué, Fulgence Kayishema et d'autres ont utilisé un bulldozer pour que l'église s'effondre, enterrant et tuant les réfugiés à l'intérieur", a-t-il précisé.

L'arrestation de Fulgence Kayishema "garantit qu’il sera traduit devant la justice pour les crimes dont il est accusé", a salué le procureur du Mécanisme Serge Brammertz, cité dans un communiqué.

"Aujourd’hui est un jour dédié à la mémoire des victimes et des survivants du génocide" qui, 29 ans après, "continuent de porter les cicatrices physiques et mentales de leur souffrance", a-t-il souligné.

Alias et faux documents

Fulgence Kayishema, inculpé de génocide, de complicité de génocide, de complot en vue de commettre le génocide et de crimes contre l'humanité, a utilisé de nombreux pseudonymes et de faux documents pour dissimuler son identité et sa présence, a précisé le Mécanisme. Selon le tribunal, l'ex-fugitif est né en 1961.

Parmi ces soutiens se trouvaient notamment des membres de sa famille, des membres des ex-Forces Armées Rwandaises et des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda, ont-ils indiqué.

Voir aussi : Génocide au Rwanda : Félicien Kabuga "inapte" à subir son procès, selon des experts

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L'arrestation a eu lieu à Paarl dans le cadre d'une opération avec les autorités sud-africaines à la suite d'une longue enquête menée dans plusieurs pays, selon les procureurs.

De nombreux Rwandais ont été condamnés par la justice de leur pays, la justice internationale ou celle de pays occidentaux pour des faits liés au génocide des Tutsi en 1994.

Le TPIR a condamné 62 personnes, infligeant notamment 30 ans de réclusion à l'ancien ministre rwandais Augustin Ngirabatware.

L’équipe de recherche du Bureau du Procureur du Mécanisme a précisé avoir trouvé la trace de cinq fugitifs depuis 2020.

Parmi ceux-ci se trouvent Augustin Bizimana, l'un des principaux architectes du massacre, ainsi que Protais Mpiranya et Phéneas Munyarugarama, qui sont morts sans avoir affronté la justice internationale.

Le procès de Félicien Kabuga, financier présumé du génocide au Rwanda en 1994, a ouvert en septembre 2022, mais été suspendu en mars le temps de décider s'il est en assez bonne santé pour rester sur le banc des accusés.

Il ne reste aujourd’hui que trois fugitifs sous la juridiction du Mécanisme, selon le tribunal.