Fil d'Ariane
La mort de trois Algériens dans un bombardement attribué au Maroc au Sahara occidental lundi 1er novembre a ravivé les tensions entre les deux pays.
"Trois ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions alors qu'ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla", entre la Mauritanie et l'Algérie, a affirmé la présidence algérienne dans un communiqué. L'attaque aurait eu lieu ce lundi 1er novembre.
Plusieurs facteurs désignent les forces d'occupation marocaines au Sahara occidental comme ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat
Communiqué de la présidence algérienne
La question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole considérée comme un "territoire non autonome" par l'ONU en l'absence d'un règlement définitif, oppose depuis des décennies Rabat, qui contrôle près de 80% de ce vaste territoire désertique, au Front Polisario, réclamant lui un référendum d'autodétermination et soutenu par l'Algérie.
La présidence algérienne dans son communiqué accuse Rabat. "Plusieurs facteurs désignent les forces d'occupation marocaines au Sahara occidental comme ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat", peut-on lire dans le communiqué.
Longue d'environ 3.500 kilomètres, la route reliant Nouakchott à Ouargla, dans le sud algérien, longe le Sahara occidental.
Le communiqué algérien ne précise pas l'endroit exact où le bombardement a eu lieu. Akram Kharief, patron du site spécialisé algérien menadefense.net, a indiqué à l'AFP que les camionneurs algériens avaient été "tués à Bir Lahlou au Sahara occidental" dans une zone contrôlée par le Front Polisario.
Selon le site, les deux camions se trouvaient à plus de 25 km des lieux du mur de séparation marocain.
Après de premières informations sur cet incident publiées mardi sur les réseaux sociaux, l'armée mauritanienne avait, elle, démenti dans un communiqué qu'une telle attaque se soit produite en territoire mauritanien.
La version marocaine sur ce bombardement se fait attendre. Les autorités marocaines n'ont pas fait de commentaire dans l'immédiat sur cet incident.
Selon le site menadefense.net, les victimes, trois chauffeurs algériens, conduisaient deux camions affrêtés pour transporter du ciment vers la Mauritanie.
Le communiqué de la présidence algérienne évoque un "armement sophistiqué" utilisé dans cette attaque mais sans en préciser la nature. Rabat avait pris livraison à la mi-septembre d'une première commande de drones de combat turcs selon la presse marocaine. Mais aucune preuve sur l'utlisation de ces drones n'a été avancée par les autorités algériennes.
Le site menadefense.net avait dans un premier temps affirmé que le bombardement avait été effectué par des tirs d'artillerie de l'armée marocaine avant d'évoquer celui d'un drone armé. Les pièces d'artillerie selon le site algérien sont trop éloignées de la zone du bombardement.
Ignacio Cembrero, ancien correspondant au Maghreb d'El Pais, évoque également l'utilisation d'un drone armé par l'armée marocaine.
La riposte plus probable d'#Alger contre #Rabat après la mort, dans une attaque de drone marocain, de 3 camionneurs algériens dans le #Saharaoccidental: donner libre cours au #Polisario. Mais peut-être que les hauts gradés d'Alger iront plus loin...https://t.co/M1njy7oEyi
— Ignacio Cembrero (@icembrero) November 4, 2021
Lire : Maroc : dans quel but le royaume chérifien s'équipe-t-il de drones ?
"Leur assassinat ne restera pas impuni", a affirmé la présidence algérienne dans son communiqué. Alger n'a pas précise quelles seraient ses mesures de rétortion contre le royaume chérifien.
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