Sahel : la France aux côtés de l'armée malienne

Le président français François Hollande a confirmé ce vendredi 11 janvier en fin d'après-midi que l'armée française était engagé dans le Nord-Mali aux côtés des troupes maliennes et de plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest. Objectif notamment, déloger les combattants islamistes.
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Sahel : la France aux côtés de l'armée malienne
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En vidéo : l'intervention du Président François Hollande

Les commentaires

Le chef de l'Etat français s'est exprimée aux alentours de 17h GMT. Il a donc confirmé que les troupes françaises étaient bel et bien en train de combattre au Mali aux côtés des troupes maliennes. Selon le quotidien conservateur français "Le Figaro", des forces militaires françaises et allemandes ont pris position jeudi à Sévaré, une ville proche de Mopti prise plus tôt par les islamistes.
En France, l'initiative du Président Hollande est largement saluée dans la classe politique, notamment dans l'opposition.

.@jf_cope apporte son soutien à la décision prise par le président Hollande d’engager les forces françaises au Mali u-m-p.org/actualites/esp…

— UMP (@ump) Janvier 11, 2013

J'exprime mon soutien aux forces armées françaises engagées dans une intervention militaire contre le terrorisme à la demande du Mali

— François Fillon (@FrancoisFillon) Janvier 11, 2013
A l'Extrême Droite, Marine Le Pen apporte aussi son soutien à François Hollande. Mais la présidente du Front National souligne également le "cruel paradoxe quand on sait que les gouvernements français ont contribué à faire le lit des islamistes en Libye et en Syrie en apportant aide, assistance et armes aux fondamentalistes de ces pays, utilisés aujourd’hui pour attaquer un allié historique de la France (le Mali, NDLR)"
Un bémol toutefois sur l'échiquier politique : le leader du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, estime l'initiative française "discutable" et pointe l'absence de débat préalable.
Critiques sur la toile
L'absence de débat, c'est d'ailleurs une critique fréquemment exprimée. Il faut dire que l'engagement militaire décidé dans les salons de l'Elysée sans aucune consultation, notamment du Parlement, constitue désormais une tradition.

Mali: de nouveau, la France entre en guerre sans vote du Parlement et sans clarté sur le but de guerre. Le changement?tinyurl.com/azgogt2

— Edwy Plenel (@edwyplenel) Janvier 11, 2013

Un débat au Parlement avant toute intervention militaire au Mali n'aurait il pas été bienvenu ? Le changement c'est aussi ça.

— Nicolas THIERRY (@nthierry) Janvier 11, 2013

Eh voilà, le Hollande, il a sa guerre, comme les grands.Les otages ? Quoi, les otages ? Ah oui, les otages …

— Bernard Langlois (@Panouille) Janvier 11, 2013
Au delà des critiques sur la méthode, certains expriment également leurs doutes sur ce qui ressemble déjà à un paradoxe : en allant combattre les islamistes au Nord-Mali, la France pourrait combattre indirectement l'un de ses alliés les plus précieux du moment : le Qatar. La presse s'est en effet récemment fait l'échos d'un financement des islamistes du Nord-Mali par le Royaume qatarien... 

Pourquoi les gens armés par le Qatar au Mali sont considérés comme terroristes et les mêmes armés tjs par le Qatar en syrie sont liberateurs

— Féthi RIAH (@FethiRIAH) Janvier 11, 2013

Au Mali la France va aussi faire la guerre...au Qatar

— Claude Posternak (@claudeposternak) Janvier 11, 2013
La crise malienne devrait dominer l'actualité de la semaine prochaine en France. Outre le "débat" au Parlement lundi, Paris devrait recevoir mercredi la visite du président malien Dioncounda Traoré.

A la une de la presse française

Verbatim

Mesdames, Messieurs,
Le Mali fait face à une agression d’éléments terroristes, venant du Nord, dont le monde entier sait désormais la brutalité et le fanatisme.
Il en va donc, aujourd’hui, de l’existence même de cet Etat ami, le Mali, de la sécurité de sa population, et celle également de nos ressortissants. Ils sont 6000 là-bas.
J’ai, donc, au nom de la France, répondu à la demande d’aide du président du Mali appuyée par les pays africains de l’Ouest. En conséquence, les forces armées françaises ont apporté cet après-midi leur soutien aux unités maliennes pour lutter contre ces éléments terroristes.
Cette opération durera le temps nécessaire. J’informerai régulièrement les français sur son déroulement. Les ministres concernés, celui des affaires étrangères en liaison avec les Nations Unies, car nous intervenons dans le cadre de la légalité internationale, comme le ministre de la Défense donneront également toutes les informations utiles à la population.
Enfin, le parlement sera saisi dès lundi.
Les terroristes doivent savoir que la France sera toujours là lorsqu’il s’agit non pas de ses intérêts fondamentaux mais des droits d’une population, celle du Mali, qui veut vivre libre et dans la démocratie.
Merci.