Fil d'Ariane
Ses soldats accusés de viols et d'agressions sexuelles en Centrafrique : tout porte à croire que la France a tout fait pour que cela ne se sache pas. La journaliste Justine Brabant en est convaincue. Les faits remontent à 2014 et ils sont extrêmement graves : "on parle d'enfants de 7 à 13 ans au camp Mpoko à Bangui", précise la journaliste qui évoque une quarantaine de témoignages contre des soldats français de l'opération Sangaris.
Pour Justine Brabant, ce qui ressort à la lecture des dossiers, c'est que les victimes se sont retrouvées dans une posture d'accusées. Dans ces conditions, il y a peu de chances que la justice n'aboutisse.
Au moment des faits, le Ministre de la défense avait pourtant promis qu'il y aurait des sanctions. Il n'y en a pas eu.
Du côté des Nations-unies, il existe des dispositifs mais là encore tout est fait pour éviter que la justice ne fasse son travail. Selon Justine Brabant, "on dit aux enquêteurs trop zélés de lever le pied pour ne pas se mettre en difficulté avec les pays contributeurs de troupes". Quant aux lanceurs d'alerte, "on les raccompagne vers la porte de manière plus ou moins diplomatique..."
L'ouvrage "Impunité zéro" est publié par les éditions Autrement.