Fil d'Ariane
La campagne électorale pour l'élection présidentielle du 24 mars au Sénégal a officiellement débuté samedi 9 mars 2024. Un premier rassemblement public a été organisé à Dakar, la capitale, par l'un des 19 candidats en lice.
Photo d'illustration. Sur cette image datée du vendredi 12 mai 2023, un manifestant brandit un drapeau sénégalais lors d’une manifestation contre la possibilité du président Macky Sall de briguer un troisième mandat.
Les Sénégalais étaient censés voter le 25 février. Mais le président Macky Sall a causé une commotion nationale en reportant, le 3 février le scrutin, juste avant l'ouverture de la campagne.
Après un mois d'un flottement qui a alarmé l'opinion nationale et une partie de la communauté internationale, la date de la présidentielle a finalement été fixée au 24 mars. Une date choisie avant l'expiration du mandat de Macky Sall le 2 avril, au prix de manifestations qui ont fait quatre morts et d'une épreuve de force à rebondissements entre le chef de l'État, l'Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel.
Le calendrier est désormais stabilisé. De nombreux Sénégalais ont exprimé auprès de l'AFP leur impatience de voter et de tourner la page. La campagne est réduite par la force des choses de trois à deux semaines. Elle débute samedi 8 mars et s'achèvera le 22 mars à minuit. Elle se tiendra en grande partie pendant le mois de jeûne musulman. Au total, 18 hommes et une femme se présentent au premier tour de l'élection. Tous briguent un premier mandat.
La bataille des dernières semaines a testé l'attachement du pays à la pratique démocratique, malmenée par la succession des coups de force ailleurs dans la région. L'élection sera suivie à l'étranger de bien plus près qu'elle ne le serait dans un autre pays de 18 millions d'habitants, parmi les 30 derniers au monde à l'indice onusien de développement humain, mais qui devrait commencer à produire des hydrocarbures en 2024.
Khalifa Sall, l'un des principaux candidats au scrutin et ancien maire de Dakar, a entamé peu après 17H00 (locales et GMT) une tournée de plusieurs quartiers de la capitale. Quelques centaines de sympathisants, qui avaient patiemment attendu son arrivée dans une ambiance festive, aux sons de percussionnistes et de chansons diffusées à plein volume par de grosses enceintes, l'ont accueilli dans un joyeux vacarme, sous les applaudissements.
La coalition du candidat antisystème Bassirou Diomaye Faye, qui entame la course à la présidence derrière les barreaux, prévoit elle aussi une "caravane" à Dakar plus tard dans l'après-midi, après la présentation de son programme à la presse. Détenu depuis avril 2023, il peut espérer bénéficier de la loi d'amnistie adoptée dans l'effervescence des dernières semaines et portant sur les violences commises lors de plusieurs épisodes de contestation meurtrière depuis 2021.
Son éventuelle sortie de prison, voire celle de son chef Ousmane Sonko, réputé plus charismatique mais également emprisonné et disqualifié de la présidentielle, pourrait électriser la campagne de leur camp.
Le candidat du camp présidentiel, Amadou Ba, devait réunir son directoire de campagne samedi après-midi. Il a dit viser une victoire dès le premier tour. Auparavant, il a procédé à la passation de pouvoir avec son successeur au poste de Premier ministre, Sidiki Kaba, nommé mercredi à sa place à la faveur d'un remaniement ministériel pour lui permettre de faire campagne.
L'ex-Premier ministre Idrissa Seck est également cité comme un prétendant. Mais personne n'est assuré d'être au second tour, s'accordent les analystes.