Sénégal: la condamnation d'Ousmane Sonko pour diffamation confirmée

La Cour suprême du Sénégal a rejeté ce mardi 1er juillet un recours de l'actuel Premier ministre qui contestait sa condamnation en janvier 2024 à six mois de prison avec sursis pour diffamation. La question de son éligibilité reste en question.

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Ousmane Sonko

Ousmane Sonko lors d'un meeting de campagne le 14 mars 2024, Dakar.

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Ousmane Sonko l'affirme: son recours pour renvoyer l'affaire, l'opposant à l'ancien ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, devant le Conseil constitutionnel n'est "pas encore fini". Mais selon les juristes interrogés par l'AFP, la décision de la Cour suprême du Sénégal clôture définitivement sa requête. 

Le Premier ministre a néanmoins annoncé l'introduction dès ce mercredi d'un nouveau recours par sa défense et éviter ainsi de payer une amende de 200 millions de francs CFA à l'ancien ministre du Tourisme.

En mai 2023, alors qu'il était encore dans l'opposition, Ousmane Sonko avait été condamné à six mois de prison avec sursis et à verser cette somme. Une décision ensuite confirmée par la Cour suprême en janvier 2024, qui l'avait également empêché d'être candidat à la présidentielle de mars 2024 remportée par son second, Bassirou Diomaye Faye.

"Ce dossier n'a aucun rapport avec ma candidature"

"La requête en rabat d'arrêt a été rejetée, motif pris de ce que les juges de la chambre pénale n'avaient pas commis une erreur de procédure en rejetant la demande de sursis à statuer et de renvoi du dossier au Conseil Constitutionnel".

Me Ciré Clédor Ly, l'un des avocats d'Ousmane Sonko

La décision de la Cour a suscité un nouveau débat sur l'éligibilité ou non du chef du parti au pouvoir, Pastef. "Ce dossier n'a aucun rapport avec ma candidature. De ce qui reste de mon existence, si je ne participe pas à une élection ce serait de ma propre volonté parce que rien ne peut m'empêcher d'être candidat", a lancé Ousmane Sonko mardi soir dans une vidéo.

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RFI indique qu'Ousmane Sonko ne redevient pas inéligible après cette nouvelle décision de justice car cette condamnation tombe sous le coup de la loi d'amnistie adoptée en mars 2024, et amendée par la nouvelle majorité en avril 2025.

Ousmane Sonko, devenu Premier ministre depuis avril 2024, a par ailleurs indiqué avoir saisi le ministère de la Justice pour la réouverture de tous les dossiers le concernant. Il est impliqué dans plusieurs autres affaires judiciaires, qu'il a toujours dénoncé comme des complots visant à l'écarter de la présidentielle de 2024.

Le 1er juin 2023, il a été déclaré coupable de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. Il ne s'était pas présenté au procès et a été condamné par contumace.

Fin juillet 2023, il a été emprisonné sous d'autres chefs d'inculpation, dont appel à l'insurrection, avant d'être libéré quelques jours avant l'élection présidentielle du 24 mars 2024, à la faveur d'une loi d'amnistie.

Au Sénégal, des dizaines de personnes sont mortes - en grande majorité des jeunes - dans des troubles meurtriers qui ont secoué le pays entre 2021 et 2024, en lien notamment avec le bras de fer qui a opposé Ousmane Sonko et l'ex-président Macky Sall.