Fil d'Ariane
"J’ai puisé, mais je n’ai pas fini de puiser et il n'y a plus d'eau parce qu’on est nombreux ici", se plaint Siré Diatta, habitante des parcelles assainies Unité 8.
Tout le monde ne peut pas puiser l’eau avec une citerne seulement, on ne peut pas puiser de l’eau nous tous. Des-fois on se bat ici, on se dispute entre nous les femmes, c’est l’eau qui nous a créé ces problèmes.Siré Diatta, habitante des parcelles assainies Unité 8
Astou Sané n'en pouvait plus d'aller à la citerne à l'aube. Comme d'autres elle a trouvé une solution : s'approvisionner chez des voisins généreux qui ouvrent leurs propres pompes. Mais là aussi, l'attente prend plusieurs heures chaque jour. Chez elle, c'est un enchevêtrement de cuvettes, de seaux et de bidons.
"Regardez, depuis le mois de mai, il y a maintenant 4 mois, nous vivons dans ce calvaire", raconte Astou Sane, habitante elle aussi d'Unité 8. "Maintenant, il y a des maisons à coté qui ont des pompes, ces voisins nous aident, ils nous donnent de l’eau, mais ça ne suffit pas. Parce qu’ils nous donnent chacun 20 litres, et avec cela, tu as deux ou trois personnes qui se lavent seulement….. Tu dois faire la cuisine, le ménage le linge... Cela ne suffit pas. Nous sommes très très fatigués."
La société nationale des eaux du Sénégal (SONES) mène une politique de grands travaux en ville. Pour rattraper le retard de 15 ans sans investissements, dit son directeur, Charles Fall. Qui met aussi en cause l'explosion démographique.
Dakar c’est 70% des besoins sur 0,7% de la superficie, voila quelles en sont les raisons. Mais d’ici la fin de l’année, suivant un plan d’action, nous comptons mobiliser 100 millions de litres d’eau au profit de ces populations à travers la réalisation de plusieurs forages dans Dakar et ses environs
Charles Fall, directeur de la société nationale des eaux du Sénégal
Il promet des premiers résultats concrets à la fin du mois, puis en septembre. En attendant comme dans le quartier de Grand Yoff, des Sénégalaises continuent de se battre chaque jour pour remplir leurs bidons.