Fil d'Ariane
L'opposant Ousmane Sonko se disait "séquestré" chez lui depuis le 28 mai. Le dispositif sécuritaire dressé par les autorités sénégalaises autour de son domicile à Dakar a été finalement levé lundi. Cette décision a été prise car "il n'y a plus d'appels à l'insurrection" déclare le 25 juillet le porte-parole du gouvernement sénégalais.
Ousmane Sonko, le 8 mars 2021 à Dakar.
"Le dispositif a été levé", confirme à l'AFP Ousseynou Ly, porte-parole du parti Pastef, le parti de l'opposant Ousmane Sonko.
Le 28 mai, les autorités ont dressé un dispositif sécuritaire autour de son domicile à Dakar. Ousmane Sonko a été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs, un verdict qui le rend inéligible en l'état, selon ses avocats et des juristes. Sa condamnation a engendré début juin des manifestations qui ont fait 16 morts selon les autorités, une trentaine selon l'opposition.
Le leader de Pastef a ensuite prédit dans un entretien un "chaos indescriptible" s'il est empêché d'être candidat à la prochaine élection présidentielle.
C'est pour ces raisons, et comme "mesure de prévention" que le porte-parole du gouvernement sénégalais justifice le 25 juillet cette levée du dispositif sécuritaire.
Avant le mois de juin, "tous les déplacements d'Ousmane Sonko se sont soldés par des casses, des pillages et des morts. Aujourd'hui il n'y a plus d'appels à l'insurrection. Il n'y a pas de risque de troubles à l'ordre public (...) C'est juste une mesure de prévention, une mesure administrative qui a été levée parce que le risque ne se pose pas", a déclaré Abdou Karim Fofana à la presse.
Le ministre de l'Intérieur Antoine Diome avait justifié les "restrictions" imposées à Ousmane Sonko par les appels lancés par ce dernier à la "résistance".
"Quelqu'un qui se lève pour dire qu'il va faire une caravane (un cortège), qu'il va faire des rassemblements sans déclaration (préalable)... on constate des décès, est-ce qu'on va le laisser faire le tour du Sénégal, faire des rassemblements et compter les morts derrière ? On ne peut pas", avait déclaré le ministre de l'Intérieur sénégalais.
L'opposant, investi candidat par son parti, a par ailleurs été le 8 mai condamné à six mois de prison avec sursis lors d'un procès en appel pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour la présidentielle. Mais il n'a pas encore épuisé ses recours devant la Cour suprême.