Fil d'Ariane
Le gouvernement sénégalais justifie la détention de l'opposant Ousmane Sonko, candidat à l'élection présidentielle de 2024, et la dissolution de son parti par ses nombreux "appels à l'insurrection" et la "promotion de la violence".
Un homme tient une pancarte disant "non au 3e mandat" et d'autres portent des portraits d'Ousmane Sonko lors d'une manifestation à Dakar le 12 mai 2023.
Entre 2021-2023, "les appels à l'insurrection du Pastef ont fait plus de morts que dans toute l'histoire politique du Sénégal de 1960 à 2023", a déclaré le ministre porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, lors d'une rencontre avec la presse.
"Nous avons un mouvement politique qui n'a qu'un triptyque : l'invective, la manipulation et la violence", a-t-il dit, qualifiant le parti d'Ousmane Sonko de "symbole de la division et de la violence".
Le gouvernement n'est pas, selon lui, lié à une décision de justice pour dissoudre un parti créé à la suite d'une simple "autorisation administrative".
Ousmane Sonko est depuis le 31 juillet en détention préventive pour différents chefs d'inculpation dont des appels à l'insurrection. La dissolution de son parti a été annoncée le même jour par le ministère de l'Intérieur dans un communiqué ayant imputé à l'opposant de nombreux morts entre mars 2021 et juin 2023 et "des actes de saccage et de pillage de biens publics et privés".
La coalition de l'opposition dont fait partie Ousmane Sonko dénonce "le rapt" de ce dernier, "son placement sous mandat de dépôt sur des bases fallacieuses" et "la dissolution" de son parti, dans un communiqué.
Elle appelle les "Sénégalais à se mobiliser pour défendre la Constitution et les libertés fondamentales", dans ce communiqué.
Le placement en détention de Ousmane Sonko a provoqué des mouvements de protestation. Au moins trois morts avaient été rapportées cette semaine dans le sud du pays et dans la banlieue de Dakar avant l'attaque à l'engin incendiaire mardi d'un bus ayant fait deux morts.
Ousmane Sonko en est à sa troisième procédure judiciaire avec sa détention qui compromet sa participation à la présidentielle de 2024. Il a été condamné le 1er juin dans une autre affaire à deux ans de prison ferme dans une affaire de moeurs et six mois avec sursis en appel pour diffamation contre un ministre, en mai.