Sénégal : le journaliste Pape Ale Niang arrêté

Le journaliste sénégalais Pape Alé Niang, un critique du gouvernement, a de nouveau été placé en garde à vue pour "appel à l'insurrection". Il avait déjà été détenu l'année dernière pour une chronique sur l'opposant Ousmane Sonko.

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Pape Alé Niang présentant son round-up de l'information sur la chaîne Dakar matin. (capture d'écran)

Pape Alé Niang présentant son round-up de l'information sur la chaîne Dakar matin. (capture d'écran)

© Dakar matin
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Pape Alé Niang a été arrêté ce 29 juillet, dans la matinée, a déclaré son avocat Maître Moussa Sarr à l'AFP.

Son arrestation intervient au lendemain de celle du principal opposant politique Ousmane Sonko pour avoir volé un téléphone portable à une gendarme et incité à des troubles.

Patron du site d'informations Dakar Matin, Pape Alé Niang avait évoqué le 28 juillet l'arrestation de Sonko dans une vidéo diffusée en direct sur les réseaux sociaux.

"Pape Alé Niang est mis en garde à vue. Il est poursuivi pour appel à l'insurrection" et il "a décidé d'observer immédiatement une grève de la faim", a ajouté son avocat.

Dans une autre affaire, Pape Alé Niang avait été arrêté en novembre dernier puis en décembre après avoir été accusé d'avoir "divulgué des informations susceptibles de nuire à la défense nationale" et d'avoir "répandu de fausses nouvelles" dans une chronique sur Ousmane Sonko.

Le journaliste avait observé une grève de la faim avant d'être libéré en janvier et placé sous strict contrôle judiciaire.

Ousmane Sonko a été inculpé ce 29 juillet pour appel à l'insurrection et autres crimes et délits, qui "n'ont rien à voir" avec l'affaire de mœurs pour laquelle il a été condamné en juin et qui a engendré de graves troubles.

Ousmane Sonko a été arrêté pour avoir "volé avec violence le téléphone portable d'une femme gendarme" et pour avoir "aussitôt appelé le peuple, par un message subversif divulgué sur les réseaux sociaux, à se tenir prêt", a affirmé le procureur dans un point presse aujourd'hui.

La version qu'Ousmane Sonko a publiée sur les réseaux sociaux avant son arrestation est toute autre : il a accusé des forces de sécurité présentes devant son domicile de l'avoir filmé, et a raconté avoir alors "arraché le téléphone et demandé à la personne (...) d'effacer les images qu'elle a prises", ce que cette dernière a refusé de faire.