Sénégal : le procureur général requiert de la prison ferme et un mandat d'arrêt pour l'opposant Ousmane Sonko

Un magistrat sénégalais a réclamé une peine de prison ferme et la délivrance d'un mandat d'arrêt contre l'opposant Ousmane Sonko lors d'un procès en appel pour diffamation dont pourrait dépendre sa candidature à la présidentielle de 2024.

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Les partisans de l'opposant Ousmane Sonko manifestent dans les rues de Dakar, le 14 mars 2023.
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Le procureur général Ibrahima Bakhoum a requis contre Ousmane Sonko deux ans d'emprisonnement dont un ferme, un mandat d'arrêt et la publication de l'arrêt dans cinq journaux.

Ousmane Sonko était absent au procès devant la cour d'appel de Dakar. Le tribunal devait prononcer sa décision dans les heures suivantes.

Troisième de la présidentielle de 2019 et candidat déclaré à celle de février 2024, Ousmane Sonko est poursuivi par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang pour "diffamation, injures et faux".

Il a été condamné en mars en première instance à deux mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA (300 000 euros) de dommages et intérêts. Cette peine préservait son éligibilité, selon ses avocats, mais celle-ci pourrait être mise en cause par une condamnation plus lourde en appel.

Ousmane Sonko et ses supporteurs accusent le pouvoir d'instrumentaliser la justice pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle de 2024. Le parti présidentiel accuse de son côté Ousmane Sonko de vouloir paralyser le pays et de se servir de la rue pour échapper à la justice.

En mars 2021, son interpellation alors qu'il se rendait en cortège chez le juge dans une affaire de viols présumés avait contribué à déclencher plusieurs jours d'émeutes qui avaient fait au moins une douzaine de morts. Ce procès est prévu le 16 mai.

Les rendez-vous d'Ousmane Sonko avec la justice sont communément sources de tensions et de quasi-paralysie de Dakar. Cependant, lundi, les autorités ont mis en place un dispositif allégé dans le quartier d'Ousmane Sonko et en ville par rapport à l'habitude. Aucun trouble n'a été rapporté.

Ousmane Sonko a annoncé ce dimanche 7 mai sur les réseaux sociaux sa décision de "ne plus collaborer avec la justice" et dit qu'il ne répondrait plus aux convocations des juges sans garantie pour sa sécurité, invoquant les incidents auxquels ont donné lieu ses déplacements au tribunal.