Fil d'Ariane
Au Sénégal, ni Ousmane Sonko, ni Karim Wade ne figurent sur la liste définitive des vingt candidats validés par le Conseil constitutionnel pour l'élection présidentielle du 25 février. Ce lundi 22 janvier leur parti politique ont réagi et n'excluent pas de déposer de nouveaux recours.
Ici Karim Wade en 2013. Tout comme en 2019 la candidature de Karim Wade à l'élection présidentielle a été invalidée par le Conseil constitutionnel.
La Constitution sénégalaise est claire. "Tout candidat à la présidence de la République doit être exclusivement de nationalité sénégalaise." Karim Wade est né en France d’un père sénégalais et d’une mère française. L'homme de 55 ans assurait depuis des semaines qu’il avait renoncé à sa nationalité française avec à l'appui une déclaration.
Le Conseil constitutionnel en a décidé autrement jugeant que le renoncement à la nationalité française était trop tardif. Le PDS, le Parti démocratique sénégalais a tenu une conférence de presse. Le mandataire de Karim Wade, Maguette Sy, estime que la décision du Conseil constitutionnel relève de la "manipulation politique". Le PDS compte épuiser tous les recours possibles notamment devant la Cour de justice de la Cédéao.
"Depuis 10 ans, Karim Wade fait face à des complots politico-judiciaires constants, emprisonné injustement et exilé de force. Cette nouvelle décision du Conseil constitutionnel constitue une violation supplémentaire de ses droits en tant que citoyen sénégalais", juge Maguette Sy. C'est la deuxième fois que Karim Wade ne peut pas se présenter au scrutin présidentiel.
Fils de l’ancien président Abdoulaye Wade Karim Wade avait été le candidat officiel du Parti démocratique sénégalais en vue de la présidentielle de février 2019. Condamné à six ans de prison en mars 2015 pour enrichissement illicite, il avait vu sa candidature invalidée par le Conseil constitutionnel.
Les partisans d'Ousmane Sonko ne cachent pas également leur colère. Birame Souley Diop, vice-président de la coalition dissoute, le Pastef dénonce également le rejet de la candidature d'Ousmane Sonko. et appelle à la mise en place d'une candidature unique de l'opposition face au candidat du pouvoir en place, le Premier ministre, Amadou Ba. "
Nous demandons une union sacrée de toute l'opposition. Voter, Bassirou Diomaye Faye c’est voter Ousmane Sonko."
L'opposant sénégalais emprisonné Bassirou Diomaye Faye, dont la candidature est en effet parmi les 20 validées par le Conseil constitutionnel, est présenté comme le candidat de substitution de l'opposant Ousmane Sonko, lui aussi en détention. Il risque de faire campagne pour la présidentielle du 25 février en prison, un cas inédit au Sénégal.
Il est en prison depuis avril 2023 pour "outrage à magistrat" et "diffamation à l'encontre d'un corps constitué" après un post sur Facebook s'attaquant, selon les autorités, à la justice.