Sénégal : Ousmane Sonko investi candidat à la présidentielle par le Pastef

L'opposant sénégalais Ousmane Sonko a été investi candidat à l'élection présidentielle de 2024 en dépit de son éligibilité incertaine, peu après l'interdiction d'un meeting prévu à Dakar pour officialiser cette candidature.

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Des partisans du leader de l'opposition sénégalaise, Ousmane Sonko, dans les rues de Dakar, le 14 mars 2023. AP/ Sylvain Cherkaoui.

Des partisans du leader de l'opposition sénégalaise, Ousmane Sonko, dans les rues de Dakar, le 14 mars 2023. AP/ Sylvain Cherkaoui.

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Ousmane Sonko a été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme pour "corruption de la jeunesse", un verdict qui le rend inéligible en l'état. L'opposant a par ailleurs été le 8 mai condamné à six mois de prison avec sursis lors d'un procès en appel pour diffamation. Mais il n'a pas encore épuisé ses recours devant la Cour suprême.

Ousmane Sonko doit s'exprimer vendredi 14 juillet, selon son parti. Il est bloqué par les forces de sécurité chez lui à Dakar, "séquestré" selon lui, depuis le 28 mai.

"Ce jeudi 13 juillet 2023, à l’issue d’un processus d’investiture transparent et démocratique, Ousmane Sonko, jouissant de l’intégralité de ses droits civils et politiques, est désigné à l’unanimité des suffrages exprimés, candidat de PASTEF-Les Patriotes (son parti) pour l’élection présidentielle du 25 février 2024", indique sa formation dans un communiqué transmis à l'AFP.

Interdiction des meetings du Pastef

L'investiture d'Ousmane Sonko a eu lieu jeudi 13 juillet lors d'une réunion de la Haute autorité de régulation du parti (HARP), un organe de Pastef, qui a validé les décisions issues des délégués des 46 départements du Sénégal et de la diaspora. 

Le Pastef dénonce dans ce texte l'"interdiction illégale" du meeting de son candidat prévu samedi 15 juillet, dans un stade à Guédiawaye, dans la banlieue de Dakar. Le gouvernement de Dakar a annoncé jeudi 13 dans un communiqué l'interdiction de ce rassemblement pour "risques de troubles à l'ordre public".

Promesse d'un "chaos indescriptible"

Le communiqué de Pastef ajoute : "nul ne peut empêcher l’investiture du Président Ousmane Sonko ainsi que sa participation à l'élection présidentielle du 25 février 2024".

Le 6 juillet, l'opposant a promis un "chaos indescriptible" s'il est empêché d’être candidat à la présidentielle, dans un entretien sur la chaîne France 24. Sa condamnation a engendré début juin les troubles les plus graves depuis des années au Sénégal. La répression des manifestations a fait 16 morts selon les autorités, une trentaine selon l'opposition.

Le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, a annoncé début juillet qu'il ne se présentera pas à la présidentielle de 2024.