Sénégal : ouverture d'une enquête sur des vidéos montrant des hommes armés en civil

Le gouvernement du Sénégal a annoncé mardi 13 juin avoir ouvert une enquête après la diffusion de vidéos dans lesquelles apparaissent des hommes armés en civil, accusés de s'en être violemment pris à des manifestants lors des troubles ayant suivi début juin la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko.

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Manifestations au Sénégal

Illustration. Des manifestants se rassemblent dans une rue lors d'affrontements avec la police dans un quartier de Dakar, au Sénégal, le 3 juin 2023. @Photo AP/Leo Correa.

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L'ONG Amnesty International dit avoir constaté, dans des vidéos qu'elle a analysées, la présence, aux côtés des forces de l'ordre, d'hommes armés en civil qui s'en prennent violemment aux manifestants.

" L'État ne doit pas permettre la présence d'individus non identifiés comme faisant partie des forces de l'ordre pour des opérations de maintien de l'ordre, ni l'usage de la force. Ce sont des évidentes violations du droit international", a déclaré dans le communiqué le 15 juin Seydi Gassam, directeur exécutif d'Amnesty pour le Sénégal.

C'est au tour du gouvernement de prendre acte.

Une enquête a été ouverte sur les controverses suscitées par des vidéos (sur des hommes armés en civil) circulant sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Il appartiendra à la justice du Sénégal d'établir la vérité.

Amadou Bâ, Premier ministre sénégalais

Il s'exprimait lors d'une visite des chantiers du BRT, un projet de bus rapides devant circuler sur des voies réserves conçu pour désengorger Dakar, dont des installations ont été endommagées par des manifestants.

Des vidéos et des témoignages font état d'hommes en civil, armés et à bord de pick-ups, chassant des manifestants lors des troubles ayant suivi la condamnation de l'opposant Sonko.

Ousmane Sonko

Le chef de l'opposition sénégalaise Ousmane Sonko s'adresse aux journalistes après sa libération de sa garde à vue à Dakar, au Sénégal, le 8 mars 2021. @AP Photo/Sylvain Cherkaoui.

Les pro-Sonko accusent le camp présidentiel d'avoir payé ces "nervis" pour prêter main forte aux policiers et gendarmes et mater les contestataires. La présence de ces hommes armés, relayée par de nombreux médias locaux et internationaux, a été dénoncée par des défenseurs des droits humains.

Le Sénégal a été en proie du 1er au 3 juin à ses pires troubles depuis des années après la condamnation de M. Sonko à deux ans de prison ferme dans une affaire de moeurs. Ces violences ont fait 16 morts officiellement mais 23 selon Amnesty International.