La pollution de l'air à Dakar atteint des niveaux record. Et depuis deux jours, c'est visible : le taux de particules fines est quasiment 7 fois plus élevé que la moyenne, bien au-delà des normes recommandées par l'OMS. Les premiers à en souffrir sont les personnes atteintes de maladies respiratoires...
Enseveli sous un épais nuage, se cache Dakar. Depuis plusieurs jours, l'air de la ville est suffocant. Et depuis plusieurs jours, Ibrahima Sall ne quitte plus son masque quand il sort. Rentré de France il y a quatre mois , cet Asthmatique depuis l'enfance, voit ses symptomes s'aggraver depuis son retour, alors cette semaine il la vit comme un calvaire.
Depuis le début du pic de pollution, j'ai des irritations sur la peau qui reprennent, la nuit j'ai du mal à respirer, j'ai la gorge qui gratte et le nez qui est très irrité.Ibrahima Sall, habitant de Dakar
Au service pneumologie de l'hôpital Fann, les consultations ont considérablement augmenté. Les patients asthmatiques sont de plus en plus nombreu, et lors des pics de pollutions les risques de surinfection sont élevés.
Le signe le plus alarmant, c'est quand ils ont cette sensation d'étouffement qui peut causer un problème par rapport à leur santé. Cette pollution joue un rôle très important dans la recrudescence du nombre de cas de patients asthmatiques. C'est également un problème de santé publique car ça peut gréver le pronostique vital du patient.Pr Nafissatou Touré, pneumologue
Dakar tente de mieux surveiller la qualité de son air: depuis 2009, six stations fixes comme celle ci sont déployées. Cette semaine le problème vient du sable désertique qui sature l'air de particules fines. Avec la pollution ambiante, les taux explosent : 900 micro-grammes par mètres cubes au plus fort du pic, alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande 50 micro-gramme par mètres cubes.
A Dakar, ce problème de pollution est accentué par le fait que c'est une toute petite ville qui ne fait que 0,3% du territoire national et qui concentre plus de 70% du parc automobile et pratiquement toutes les installations industrielles du pays.Aminata Diokhané, chef du centre de gestion de la qualité de l'air
Au-delà des poussières désertiques, l'air de Dakar est pollué toute l'année. Le taux de particules est 2,5 fois au-dessus de ce que préconise l'OMS. Si le Sénégal est l'un des rares pays en Afrique à mesurer la qualité de son air, la prévention ne suffit plus désormais pour protéger les habitants de Dakar.