Sénégal : pour Bassirou Diomaye Faye, pas de "rupture brutale" en vue avec la France

Le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a exprimé samedi 13 juillet sa volonté de discuter avec "sérénité" la question de la présence militaire française dans son pays, mais "sans rupture brutale", dans une interview donnée à des médias sénégalais, à l'occasion de ses 100 jours au pouvoir. 

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Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye quitte l'Elysée après un déjeuner avec le président français Emmanuel Macron, à Paris, le jeudi 20 juin 2024.

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye quitte l'Elysée après un déjeuner avec le président français Emmanuel Macron, à Paris, le jeudi 20 juin 2024. 

(André Pain, AP)
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Bassirou Faye, élu sur la promesse d'une rupture avec l'ancien système, ne s'est pas prononcé sur la date de fermeture éventuelle des bases françaises au Sénégal.

"Je ne peux pas vous dire quand cela aura lieu parce que même les modifications qui doivent intervenir entre pays doivent être discutées en toute sérénité et en toute amitié. Je ne pense pas qu'on ait besoin aujourd'hui, quel que soit le partenaire, d'aller vers des ruptures brutales", a-t-il déclaré lors d'un entretien avec six journalistes de grands médias nationaux.

De son côté, le président français Emmanuel Macron avait récemment annoncé que la France prévoyait de réduire à quelques centaines d'hommes sa présence militaire en Afrique de l'Ouest et centrale. La France dispose de plusieurs emprises militaires à Dakar. Elle a commencé à réduire sa présence en 2023 et ne devrait conserver qu'une centaine de militaires au Sénégal, contre 350 actuellement.

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Médiateur 

Bassirou Faye a aussi reconnu que la Cedeao était en difficulté après le départ de trois de ses membres, à savoir le Mali voisin, le Burkina Faso et le Niger. Il a dans la même mesure indiqué envisager "avec humilité et sans illusion" sa tâche de médiateur pour les convaincre de revenir. Le président sénégalais s'est ainsi engagé à essayer de faire revenir les trois pays défectionnaires de l'Alliance des États du Sahel (AES) autour de la table de négociation. 

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"J'ai la chance ou la malchance de ne pas avoir été là quand les sanctions étaient prises par la Cedeao contre les États de l'AES. Ces États ne me regardent pas comme étant quelqu'un parmi ceux qui les ont sanctionnés. Donc, ils ont cette facilité à me parler plus qu'ils ne peuvent le faire avec les autres. C'est un atout qu'il faut mettre au service de la communauté", a-t-il fait valoir.

Le président a par ailleurs évoqué plusieurs autres sujets sur la situation dans son pays. Il a surtout réaffirmé sa volonté de renégocier les contrats mal négociés, selon lui, par l'ancien régime. Il a, dans le même contexte, promis de saisir la justice si les audits lancés dans tous les secteurs sur la gestion de l'argent public sous l'ancienne présidence révélait des malversations.

Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, a été élu au premier tour de la présidentielle de mars, dix jours après être sorti de prison avec son ancien mentor Ousmane Sonko, qu'il a nommé Premier ministre.

Les nouvelles autorités ont depuis baissé les prix des produits de première nécessité et ouvert un vaste chantier de réforme de la justice. Le président Faye s'est également rendu, depuis son élection en mars, dans plusieurs pays de la région et en France. Il a participé la semaine passée à son premier sommet de la Cedeao.