Sénégal : première apparition de l’opposant Ousmane Sonko après sa libération

L'opposant sénégalais est sorti de prison. Vendredi 15 mars, quelques heures à peine après sa libération, il a rencontré ses partisans à Dakar. Acteur principal d'un bras de fer meurtrier avec le pouvoir depuis 2021, Ousmane Sonko est disqualifié de la présidentielle, prévue le 24 mars, par le Conseil constitutionnel. 
 

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L'opposant Ousmane Sonko, quelques heures après sa sortie de prison, salue ses partisans à Dakar, le vendredi 15 mars 2024.

Capture d'écran AFPTV
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Vêtu d'un boubou blanc, Ousmane Sonko a fait, vendredi après-midi à Dakar, sa première apparition publique depuis des mois, au lendemain de sa sortie de prison. Au cours de sa première prise de parole, l'opposant sénégalais a prédit la large victoire de son second, Bassirou Diomaye Faye, dès le premier tour de la présidentielle du 24 mars. Selon lui, la seule condition pour que ce pronostic puisse se réaliser : que l'élection se déroule sans fraude.

"Si l'élection se déroule bien, je ne pense pas qu'on fera moins de 60%", a-t-il dit. Ousmane Sonko a cependant appelé "les Sénégalais à rester vigilants, d'autant qu'il y a des rumeurs de corruption qui circulent".

Opposant notoire à Macky Sall, actuel président du Sénégal, Ousmane Sonko a été accueilli par des centaines de supporteurs à son arrivée près d'un hôtel de la capitale, où devait se tenir une conférence de presse. Il a affirmé son intention de se mettre au service de la victoire, sans mettre en avant sa personne dans la campagne. "Ma personne n'est pas le plus important. Mon objectif, c'est d'aider à gagner l'élection", a-t-il dit.

Derrière Bassirou Diomaye Faye

Ousmane Sonko s'est exprimé devant la presse avec son second, Bassirou Diomaye Faye.  Également frais libéré, ce dernier a été désigné candidat à la présidentielle du 24 mars à la place de Ousmane Sonko et avec son assentiment. Depuis son emprisonnement en juillet 2023, il n'a "jamais rien décidé sans en parler à Bassirou Diomaye" Faye, a-t-il assuré.

Souriant après presque un an de détention et posé malgré les clameurs, il a salué le "soutien et (la) solidarité" montrés par ses partisans. Il a mis en avant ce que son camp appelle "le projet" pour signifier que l'accession à la présidence n'est pas une affaire de personnes entre lui et Ousmane Sonko.

Bassriou Faye et Ousmane Sonko ont bénéficié d'une loi d'amnistie adoptée la semaine passée à l'instigation du président Macky Sall. Une décision prise pour, a dit ce dernier, "apaiser les esprits après trois ans de tensions", ravivées par un report de dernière minute de la présidentielle.

Acclamé à sa sortie de prison

La sortie de la prison du cap Manuel, énième rebondissement de la saga Sonko, injecte un nouveau réactif aux effets inconnus dans la campagne électorale en cours. Le pouvoir d'entraînement communément prêté à Ousmane Sonko et sa popularité auprès des jeunes sont susceptibles d'influencer les dynamiques.

Avant même la sortie de prison, dont la nouvelle s'est propagée comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, des foules de Dakarois sont descendus dans les rues pour célébrer, chanter et danser.

Jeudi 14 mars, voitures et piétons agitant des drapeaux sénégalais ont investi la route d'accès à la prison du cap Manuel, au sud de la capitale. Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye y étaient détenus. "Gnoune Sonko lanou beug", ("Nous, c'est Sonko que nous aimons"), ont scandé leurs supporters en wolof près de la prison.