Fil d'Ariane
Le ministre devant un tribunal de Dakar lui reproche d'avoir déclaré en décembre 2022 que sa gestion avait été "épinglée" dans un rapport d'une institution de contrôle sur le Programme de développement des domaines agricoles communautaires (Prodac), ce qu'il nie.
Mame Mbaye Niang était de 2014 à 2019 à la tête du ministère de la Jeunesse et de l'Emploi et avait sous sa tutelle le Prodac mis en place par le président Sall pour favoriser l'emploi des jeunes en milieu rural.
Lire : tensions politiques et risques de recul démocratique, à moins d’un an de la présidentielle
Ousmane Sonko et ses avocats ne s'étaient pas présentés lors de la première audience du 2 mars prétextant que le leader de l'opposition n'avait pas reçu de convocation de la part de la justice sénégalaise. L'opposant a été à nouveau convoqué le 16 mars par les magistrats. L'opposant a mis en avant un "accès de fièvre", estimant qu'il n'était pas en mesure d'assister vu son état de santé à l'audience. L'audience a été une nouvelle fois reporté cette fois-ci au jeudi 30 mars. Cette fois-ci aucun report n'est plus possible.
Et une décision juidicaire devait être prise ce jeudi 30 mars. Ousmane Sonko crie au complot politique.
L'opposant est désormais un habitué des convocations judiciaires. Ousmane Sonk0, troisième à la présidentielle de 2019, est inculpé depuis mars 2021 pour viols et menaces de mort sur une employée d'un salon de beauté de Dakar où il allait se faire masser selon lui pour un mal de dos. Le juge d'instruction vient d'ordonner qu'il soit jugé devant une cour criminelle.
Voir : le procès d'Ousmane Sonko reporté
Ousmane Sonko, 48 ans, candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2024, a refusé de se soumettre à des tests ADN.
"Est-ce que j’accepterais des prélèvements pour un test ADN ? J'ai dit "mais vous, est-ce que ça va ? Là-dedans (désignant sa tête), est-ce que ça va ? Vous n’avez aucune preuve et vous voulez que moi, je donne mon sang à des comploteurs ? (…) Mon sang, vous ne l’aurez jamais", avait déclaré Ousmane Sonko, lors d'une conférence de presse à Dakar.
Cette autre affaire est une source constante de tensions. L'arrestion d'Ousmane Sonko avait contribué en mars 2021 à déclencher plusieurs jours d'émeutes meurtrières, de pillages et de destructions qui avaient fait au moins une douzaine de morts. Ousmane Sonko est placé depuis sous contrôle judiciaire.
Son renvoi devant un tribunal introduit une inconnue supplémentaire dans la campagne à venir, en raison des perturbations que pourrait causer un procès ou des conséquences d'une éventuelle condamnation sur sa candidature.
"Personne ne peut m'empêcher, s'il plaît à Dieu, d'être candidat en 2024 et je ne vois pas le juge qui va me condamner à cinq ans d'emprisonnement", martèle Ousmane Sonko.
Ses avocats disent que son renvoi devant une cour est susceptible de recours. Aucune date n'est fixée pour un éventuel procès.
Ousmane Sonko affirme que le juge dans cette affaire était en "mission commandée" pour le pouvoir. "Depuis que je suis en politique je suis systématiquement persécuté par cette justice" selon lui. Le pouvoir réaffirme que la justice est elle indépendante.
Le juge d'instruction avait décidé le 18 janvier de renvoyer l'opposant devant une chambre criminelle. La défense de M. Sonko avait contesté ce renvoi et demandé le 14 février à la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Dakar de saisir le Conseil constitutionnel. "L'appel est déclaré irrecevable" par la chambre d'accusation de la Cour d'appel, a affirmé mardi à l'AFP Ciré Clédor Ly, un avocat d'Ousmane Sonko.