Sénégal : qui sont les candidats à l’élection présidentielle du 25 février 2024 ?

Pour l’élection présidentielle du 25 février 2024, les candidats ont jusqu’au 26 décembre pour déposer leurs dossiers de candidature devant le Conseil constitutionnel du Sénégal. Parmi les plus de 200 candidatures déclarées, qui est allé jusqu’au bout du processus ? La liste définitive des candidats sera connue le 20 janvier.

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Drapeau

Un manifestant brandit un drapeau national lors d'une manifestation à Dakar, Sénégal, le 12 mai 2023  contre la possibilité pour le président Macky Sall de briguer un troisième mandat lors de l'élection présidentielle.

AP Photo/Leo Correa
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Qui succèdera à Macky Sall à la tête du Sénégal ? Après avoir effectué deux mandats, l’actuel président du pays a annoncé au mois de juillet 2023 qu’il ne se représentera pas une nouvelle fois. La liste définitive des prétendants au titre sera connue ce 26 décembre. Passé cette date, les candidats ne pourront plus déposer leur dossier de candidature auprès du Conseil constitutionnel. Selon la presse, plus de 200 personnes sont venues retirer leurs fiches de parrainages. Le 26 décembre au soir, 79 candidatures avaient été déposées au Conseil constitutionnel selon le quotidien sénégalais Le Soleil.

Quelles critères pour que la candidature soit reçue ?

  • Afin de déposer leurs candidatures, les candidats à l’élection présidentielle doivent respecter un certain nombre de règles.
  • Ils doivent retirer des fiches de parrainage à la Direction Générale des Élections (DEG). 
  • Les candidats peuvent se faire parrainer soit par des électeurs, soit par des élus.
  • Pour la première option, il faut récolter entre 44 231 et 58 975 signatures d’électeurs venant de 7 régions sur les 14 que compte le pays.
  • Pour la seconde, il faut l’aval de 13 députés ou 120 maires et présidents de conseils départementaux.
  • Les candidats doivent ensuite rapporter leurs fiches remplies à la DEG avant la date limite annoncée. 
  • Ils doivent également fournir un chèque de 30 millions de FCFA (45 000 euros) à la caisse des dépôts et consignations.

Le Conseil constitutionnel doit ensuite examiner les listes des parrainages pour y déceler des possibles irrégularités (par exemple des doublons).
S’il y a des irrégularités, elles seront signalées aux candidats ou à leurs représentants, qui auront 48h pour y remédier.

Des dossiers déposés au dernier moment

Les derniers jours avant la clôture des dépôts de candidature ont été cruciaux pour certains candidats. L'opposant Karim Wade, 55 ans, fils et ancien ministre de l'ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012), a déposé dans la nuit du 22 au 23 décembre sa candidature. "Je suis heureux de vous annoncer que mon dossier de candidature à l'élection présidentielle du 25 février prochain a été déposé aujourd'hui au Conseil constitutionnel. Un pas de plus, ensemble, vers un avenir meilleur pour le Sénégal", écrit le candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS) sur X (ex-Twitter). Sa déclaration a été confirmée par sa mandataire Maguette Sy à la sortie du Conseil constitutionnel.

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En effet, comme il vit en exil, Karim Wade n’a pas pu se déplacer en personne pour déposer son dossier. Il a été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite. Détenu pendant plus de trois ans, il été gracié en 2016 par le président Macky Sall, et vit depuis en exil, le Qatar étant communément cité comme un de ses lieux de résidence.

Par ailleurs, Ousmane Sonko, personnage central d'un bras de fer de plus de deux ans avec l'État qui a donné lieu à plusieurs épisodes de troubles meurtriers, a déposé sa candidature ce 26 décembre. Mi-décembre, un juge a relancé sa candidature en ordonnant sa réinscription sur les listes électorales, confirmant une décision rendue en octobre par le tribunal de Ziguinchor (Sud) qui avait été cassée par la Cour suprême. Cependant, les avocats de l’État ont  ensuite annoncé un pourvoi en cassation de ce jugement, ce qui pourrait compromettre la candidature d’Ousmane Sonko. 

"Je confirme que Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye ont déposé leurs dossiers de candidature au Conseil constitutionnel", indique Ousseynou Ly, un responsable de la cellule de communication de son parti, sans donner plus de précisions. Bassirou Diomaye Faye, lui aussi en prison, est le plan B du parti d’Ousmane Sonko, le Pastef (parti des Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité) - dont les autorités ont annoncé la dissolution fin juillet - pour l'élection. L'ancienne Première ministre Aminata Touré, autrefois proche de Macky Sall et qui a ensuite rejoint l'opposition, a également annoncé le dépôt de sa candidature.

La liste des candidats retenus communiquée en janvier

Après avoir annoncé qu’il ne briguerait pas de troisième mandat, le président sénégalais Macky Sall a désigné Amadou Ba comme successeur. Chef du gouvernement depuis septembre 2022, ministre des Affaires étrangères jusqu'en 2020 et ministre de l'Economie et des Finances de 2013 à 2019, il est un inspecteur des impôts sorti de l'Ecole nationale d'administration et de magistrature de Dakar. Le parti présidentiel compte également des candidatures dissidentes, parmi lesquelles celles de l'ex-Premier ministre Mahammed Boune Abdallah Dionne et Aly Ngouille Ndiaye, plusieurs fois ministre sous la présidence de Macky Sall.

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo, à gauche, marche avec le ministre sénégalais des Affaires étrangères Amadou Ba, au palais présidentiel, à Dakar, au Sénégal, dimanche 16 février 2020, dans le cadre de la première visite de Pompeo en Afrique subsaharienne au cours de laquelle il cherchera à exposer une vision positive de la coopération des États-Unis avec le continent où la Chine a été de plus en plus active.

Le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo (à gauche), avec le ministre sénégalais des Affaires étrangères d'alors, Amadou Ba, au palais présidentiel, à Dakar, au Sénégal, le 16 février 2020.

Andrew Caballero-Reynolds (AP)

Dans l’opposition, outre les candidats cités plus haut, l’ancien Premier ministre Idrissa Seck  et Khalifa Sall sont également candidats. Un tirage au sort sera effectué le 28 décembre pour déterminer l'ordre de vérification des dossiers de parrainnage. Le Conseil constitutionnel doit annoncer la liste des candidats retenus à la présidentielle au plus tard le 20 janvier. La précampagne et la campagne débuteront respectivement les 5 janvier et 4 février 2024.

L'ancien Premier ministre et candidat à l'élection présidentielle Idrissa Seck, au centre, marche lors d'un rassemblement commun de l'opposition pour lancer la campagne de l'élection présidentielle, à Dakar, au Sénégal, le dimanche 5 février 2012.

L'ancien Premier ministre, Idrissa Seck, lors d'un rassemblement commun de l'opposition pour lancer la campagne de l'élection présidentielle, à Dakar, le 5 février 2012.

Gabriela Barnuevo (AP)