Fil d'Ariane
Prosper Senghor, 22 ans, étudiant en mathématique en première année, est le quatrième mort de la crise au Sénégal et le deuxième de l'université Gaston Berger de Saint-Louis. Il a succombé aux blessures reçues lors d'une manifestation contre le report de la présidentielle annoncé par le président Sall.
Capture d'écran d'une vidéo amateur prise devant l'université Gaston Berger de Saint-Louis où quelqu'un a taggué le nom de Prosper Senghor, décédé ce 21 février à la suite de ses blessures.
Prosper avait été touché par une grenade lacrymogène le 10 février. Il protestait contre la mort la veille d'un de ses camarades de 22 ans, Alpha Yoro Tounkara, étudiant en deuxième année de licence de géographie, déclarent à l'AFP Adama Mamadou Kane, président de la Coordination des étudiants de Saint Louis et Anne Marie Diatta, l'une de ses amis proches.
"On nous a appelé ce matin pour nous dire qu'il était décédé d'une crise cardiaque liée à son coma", indique Anne Marie Diatta, son amie d'enfance, elle aussi étudiante à l'université de Saint-Louis. "Il était tombé dans le coma après avoir reçu une grenade lacrymogène au niveau de la poitrine" sur le campus, explique-t-elle.
Admis en réanimation à l'hôpital régional de Saint-Louis, il avait ensuite été transféré à l'hôpital de Dakar où il est décédé. "Il venait de Casamance. C'était une personne pacifique. Mais quand je l'avais appelé la veille, il était en colère contre le décès de son camarade étudiant", ajoute-t-elle.
Amnesty Internation dénonce sa mort et demande une enquête transparente.
Selon une source hospitalière à Saint-Louis, le jeune homme avait été admis à l'hôpital après avoir inhalé du gaz lacrymogène en lien avec les récentes manifestations, et il est décédé cette nuit à Dakar.
Alioune Diallo, président de l'amicale de la faculté de médecine de Dakar, a rendu ce 21 février hommage à cet étudiant lors d'un rassemblement pour réclamer la réouverture du campus de Dakar, fermé depuis les troubles de juin 2023.