Sénégal : un juge ordonne la réintégration d'Ousmane Sonko sur les listes électorales

Un juge sénégalais ordonne à Dakar la réintégration sur les listes électorales d'Ousmane Sonko. Cela relance la candidature de l'opposant emprisonné à la présidentielle de février 2024.

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partisans sonko

Des partisans du leader de l'opposition sénégalaise Ousmane Sonko descendent dans les rues de Dakar, le 14 mars 2023.

AP Photo/Sylvain Cherkaoui
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En demandant la réintégration sur les listes électorales de l'opposant Ousmane Sonko, un juge sénégalais confirme un jugement rendu en octobre qui avait été cassé par la Cour suprême mi-novembre. Cette décision remet dans la course l'opposant qui avait été radié des listes à la suite d'une condamnation à deux ans de prison en juin dans une affaire de mœurs. Il a jusqu'au 26 décembre pour déposer sa candidature et recueillir les parrainages.

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Une nouvelle acueillie dans la liesse

Quelques supporteurs d'Ousmane Sonko rassemblés dans le tribunal ont accueilli cette nouvelle dans la liesse, scandant le nom de l'opposant. L'un des avocats d'OusmaneSonko, Me Ciré Clédor Ly, affirme que l'État pouvait déposer un recours devant la Cour suprême, mais que "ce recours n'est pas suspensif".

"Le code électoral est très clair. Lorsque le juge rend sa décision, cette décision doit être immédiatement exécutée", assure-t-on.  En octobre, après la décision du juge de Ziguinchor qui l'avait déjà remis en course, la Direction générale des élections (DGE) relevant du ministère de l'Intérieur avait refusé de délivrer à l'opposant les fiches officielles qui lui permettraient de recueillir ses parrainages, une étape nécessaire au dépôt de candidature.

La commission électorale nationale avait pourtant alors demandé à la DGE de rétablir Ousmane Sonko sur les listes et de lui délivrer ces fiches de parrainages. La DGE avait opposé une fin de non-recevoir. Ousmane Sonko a été déclaré coupable le 1er juin de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. Ayant refusé de se présenter au procès, il a été condamné par contumace.

Emprisonné depuis fin juillet

L'opposant, emprisonné depuis fin juillet sous d'autres chefs d'inculpation, dont appel à l'insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l'État, dénonce ces affaires et les autres dans lesquelles il a été mis en cause comme des complots visant à l'écarter de la présidentielle.

Son discours souverainiste et panafricaniste, ses diatribes contre "la mafia d'État", les multinationales et l'emprise économique et politique exercée selon lui par l'ancienne puissance coloniale française lui valent une forte adhésion chez les moins de 20 ans qui représentent la moitié de la population. Ses détracteurs le considèrent de leur côté comme un agitateur incendiaire.