Sénégal : un maître coranique soupçonné du viol de 27 petites filles arrêté

Soupçonné d'avoir violé 27 de ses écolières, un maître coranique a été finalement arrêté ce 5 juin à Touba, après plusieurs semaines de fuite. Il s'est présenté lui-même à la police.

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Les mains d'une adolescente sénégalaise de 14 ans, Leila,

Les mains d'une adolescente sénégalaise de 14 ans, Leila, qui a été forcée d'épouser un homme qui la bat. Dakar, octobre 2017

© AP Photo/ Carley Petesch
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Le violeur présumé "a été arrêté aujourd'hui après s'être présenté lui-même à la police. Après un interrogatoire, il a été mis à la disposition de la gendarmerie. Il était en cavale" depuis plusieurs semaines, a dit un responsable de la police de Touba, confirmant une information de la presse locale.

Touba est une ville considérée comme sainte par les mourides, une importante confrérie religieuse musulmane au Sénégal.

Le maître coranique, dont l'âge n'a pas été indiqué, avait disparu depuis que l'affaire a éclaté au cours du premier trimestre à la suite d'une plainte de victimes qui ont produit des certificats médicaux, a dit le responsable.

Il est accusé d'avoir "violé 27 élèves dans son école à Touba", déclare le policier. Les agressions présumées se sont étalées dans le temps, a-t-il dit sans plus de précision. Il ne s'est pas exprimé sur l'âge des victimes.

Les victimes sont des "mineures", ce qui laisse supposer qu'elles avaient moins de 15 ans, et l'école coranique, où l'on dispense des enseignements sur et autour de l'islam, a été fermée, selon la presse locale.

L'affaire a éclaté quand une des filles a refusé de retourner à l'école parce que le maître coranique "entretenait avec elle et toutes les autres filles des rapports sexuels", a écrit le quotidien "le Jour" le 31 mai.

L'affaire a été ébruitée quelques jours avant la fin du ramadan 2023. Les parents des jeunes écolières ont commencé à s'exprimer sur les réseaux sociaux dénonçant Serigne Khadim Mbaké. 

Revenant sur la genèse des faits, un parent sous couvert de l’anonymat par peur de représailles confie au quotidien en ligne Pressafrik : "Si c’était une personne dont le nom de famille n’était pas Mbacké, la justice l’aurait appréhendé depuis belle lurette. Cette affaire, nous l’avons sue depuis le dimanche qui a précédé le début du mois de ramadan. C’est la fille d’une voisine qui a ébruité l’affaire."

Les témoignages des victimes rapportés par Pressafrik et d'autres médias sénégalais sont accablants.

Cette affaire coïncide à quelques jours près avec le verdict rendu la semaine passée contre l'opposant Ousmane Sonko, accusé d'avoir violé une employée d'un salon de beauté à Dakar.

Ousmane Sonko a finalement été acquitté des accusations de viol, mais condamné à deux ans de prison ferme pour avoir poussé la jeune femme à des atteintes aux bonnes moeurs.

L'affaire a défrayé la chronique pendant deux ans. Mais la question des violences sexuelles a été reléguée au second plan, tant le dossier a été politisé.

Le Parlement sénégalais a criminalisé le viol en 2020.

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