Considéré comme l'un des plus grands experts africains en matière de processus électoral, Siaka Sangare fait le bilan sur le plateau du 64'. Le général malien, mandaté par l'OIF, la CEDEAO et l'ONU, estime que des progrès significatifs sont enregistrés dans la mise en place des listes électorales lors des récents scrutins sur le continent africain.
"Quand je revois la situation électorale, il y a 10 ans, en effet, je peux dire que les choses se sont améloriées, même si c'est encore très inégal d'un pays à un autre", voilà le premier constat de Siaka Sangare, observateur électoral mandaté par plusieurs organisations internationales, dont l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), pour superviser l'élaboration des listes électorales dans divers pays d'Afrique.
Autre constat, d'ailleurs que le général malien ne s'explique pas, comme il le reconnait spontanément sur le plateau du 64', la situation est meilleure "électoralement parlant" dans les pays anglophones que dans les francophones.
"Les listes électorales sont le socle de tout le processus! Si les listes ne sont pas bonnes, il est sur et certain que le scrutin ne le sera pas non plus! (...) Il y a eu des avancées significatives, on est passé des listes manuscrites aux listes informatisées, puis aux listes biométriques, ce qui a pu restaurer la confiance entre les acteurs du scrutin et les électeurs", ajoute Siaka Sangare.
Autre point essentiel pour la bonne élaboration d'une liste électorale, "le système d'état civil d'un pays, qui permet de recenser chaque nouveau citoyen, de suivre son parcours de vie, et cela manque encore dans nombre de pays africains. Un bon système d'état civil permet d'éviter les enfants fantômes, ce que j'ai moi-même été au Mali, dans le petit village où je suis né!"