Soldats ivoiriens au Mali : une délégation ivoirienne est à Bamako
Une délégation officielle ivoirienne est arrivée le 22 décembre à Bamako pour mener des discussions sur les 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis juillet. La Cédéao avait exigé leur libération avant le 1er janvier, ainsi que l'ONU, lors de leur sommet à Abuja le 4 décembre.
Manifestation de jeunes Ivoiriens et Maliens réclamant la libération de soldats ivoiriens détenus à Bamako. Abobo, près d'Abidjan, le 20 septembre 2022.
Le 10 juillet 2022, 49 soldats ivoiriens avaient été arrêtés au Mali, qualifiés de "mercenaires", puis inculpés mi-août de "tentative d'atteinte à la sûreté extérieure de l'État" et formellement écroués.
Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l'ONU, dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération.
Les chefs d'État ouest-africains ont appuyé cette demande lors du dernier sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CÉDÉAO) le 4 décembre à Abuja, et avaient fixé un ultimatum au 1er janvier 2023 sous peine de nouvelles sanctions contre le Mali.
"Nos frères ivoiriens sont arrivés. La délégation est conduite par le ministre d'Etat chargé de la Défense Téné Birahima Ouattara. Nous allons travailler dans une bonne ambiance", a déclaré à l'AFP un ministre malien qui n'a pas souhaité que l'on cite son nom. Une source aéroportuaire a confirmé à l'AFP l'arrivée à Bamako de la délégation ivoirienne.
Les négociateurs auront un entretien avec le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, mais également une séance de travail avec des membres du gouvernement malien, selon un collaborateur de la présidence.
"Comme geste de bonne volonté du Mali, la délégation ivoirienne devrait rendre visite aux militaires détenus", a ajouté cette source à la présidence.
En septembre, le gouvernement malien avait libéré trois militaires, des femmes. Leur libération a été accompagnée d'une conférence de presse à Lomé, où ont été remises les trois soldates, en présence du ministre togolais des Affaires étrangères Robert Dussey et de son homologue malien Abdoulaye Diop. La libération s'est faite "à titre humanitaire" avait spécifié Bamako, sans préciser leur condition de santé.
Le ministre togolais des Affaires étrangères Robert Dussey, dont le pays assure la médiation dans cette affaire, est aussi attendu dans la même journée à Bamako. "Il va concilier les points de vue pour qu'on trouve une solution rapide au problème", a déclaré à l'AFP un diplomate en poste à Bamako.