Somalie : nouvel attentat à la voiture piégée dans le centre de Mogadiscio

Au moins quatre personnes, dont deux civils, ont été tuées dimanche 25 mars 2018  par l'explosion d'une voiture piégée conduite par un kamikaze dans le centre de Mogadiscio. Jeudi, un attentat similaire a fait 14 morts et plusieurs blessés.
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Attentat à la voiture piégée à Mogadiscio en Somalie
Attentat à la voiture piégée dans le centre ville de Mogadiscio en Somalie, dimanche 25 mars 2018
©AP Photo/Farah Abdi Warsameh
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"Il y a eu une explosion à un point de contrôle situé près du ministère de l'Intérieur et quatre personnes sont décédées, dont deux membres des forces de sécurité", a déclaré un responsable policier de la capitale, Abdulahi Mohamed. "Nous n'avons pas tous les détails pour le moment mais les premières indications montrent que l'auteur essayait de franchir le check-point."

Selon ce responsable et des témoins, la voiture a explosé avant que les forces de sécurité n'aient pu l'inspecter. "J'ai vu les cadavres de deux soldats et de deux civils. L'explosion était importante et la voiture a été réduite en morceaux. Elle a explosé entre deux barrières de béton" du check-point, a pour sa part rapporté un témoin de la scène, Cise Abdurahman.

Deux attaques en une semaine

Il s'agit du deuxième attentat cette semaine à la voiture piégée dans la capitale somalienne après celui qui a fait 14 morts et plusieurs blessés jeudi 22 mars 2018, devant un hôtel populaire. 

L'explosion "énorme" selon les témoins, a eu lieu à l'heure de pointe dans Maka Al Mukaram, une des artères les plus fréquentées de la capitale, juste en face d'un hôtel au dispositif sécuritaire important car fréquenté par de nombreux responsables du gouvernement. 

Les islamistes shebab, affiliés aux jihadistes d'Al-Qaïda et coutumiers de ce genre d'attaque, ont immédiatement revendiqué l'attentat de jeudi, et il est fort probable qu'ils soient aussi impliqués dans l'attentat de dimanche.

Des attaques perpétrées par les Shebab      

Les shebab tentent depuis 2007 de renverser le fragile gouvernement central somalien, soutenu par la communauté internationale et par les plus de 20.000 hommes de la force de l'Union africaine (Amisom), venus d'Ouganda, du Burundi, de Djibouti, du Kenya et d'Éthiopie.

Chassés de Mogadiscio en août 2011, les shebab ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, jusque dans la capitale et contre des bases militaires, somaliennes ou étrangères. Même s'ils ne l'ont pas revendiqué, ils sont tenus responsables de l'attentat au camion piégé du 14 octobre dans le centre de Mogadiscio, le plus meurtrier de l'histoire de la Somalie, qui a fait au moins 512 morts.

Réunis début mars à Kampala, les dirigeants est-africains ont appelé l'ONU à revenir sur son projet de retirer les troupes de l'Amisom de Somalie d'ici à 2020. Selon eux, ce retrait exposerait les troupes somaliennes et permettrait aux shebab de regagner du terrain. Car l'embryon d'armée nationale somalienne, mal équipée et désorganisée, n'a pour l'instant pas fait la preuve de sa capacité à assurer la paix, malgré l'entraînement qui lui est fourni par plusieurs pays étrangers.