Fil d'Ariane
Six civils et trois membres des forces de l'ordre ont été tués dans l'attaque du Pearl Beach, un hôtel de Mogadiscio, perpétrée dans la nuit du 9 au 10 juin. Dix autres personnes, des civils, ont été blessées. L'attaque a été revendiquée par un commando d'islamistes radicaux shebab.
Des riverains se tiennent devant les ruines de l'hôtel Pearl Beach, situé en plein coeur de la capitale de la Somalie Mogadiscio. Dans la nuit du vendredi 9 au samedi 10 juin, des terroristes shebab ont pris d'assaut l'établissement, faisant neuf morts.
Un commando d'islamistes radicaux shebab a pénétré dans l'enceinte du Pearl Beach, un hôtel de Mogadiscio en Somalie, dans la nuit de vendredi à samedi. Selon les premiers éléments révélés par la police, le commando était composé de sept assaillants. Au cours d'un siège qui a duré plus de six heures, ils ont tué six civils et trois membres des forces de l'ordre, selon la police somalienne.
"Six civils ont péri dans l'attaque (...) et dix autres ont été blessés. Trois membres courageux des forces de sécurité ont aussi péri", a ainsi indiqué la police dans un communiqué publié samedi 10 juin. Les forces de l'ordre somaliennes précisent que 84 personnes qui étaient dans l'hôtel Pearl Beach ont été secourues et sont indemnes. Parmi elles, "des femmes, des enfants et des personnes âgées", précise le communiqué.
L'attaque, revendiquée par les combattants islamistes proches d'Al Qaïda a débuté peu avant 20H00 vendredi (17H00 GMT). Elle s'est terminé vers 02H00 du matin, selon la police, après des échanges de tirs nourris entre les forces de l'ordre et les assaillants, qui ont tous été tués.
Vendredi soir, des témoins contactés par l'AFP avaient fait état de tirs nourris près de l'établissement. Plusieurs ambulances étaient stationnées à proximité, avait constaté un journaliste de l'AFP. "Je me trouvais près du restaurant du Pearl Beach quand une forte explosion a retenti devant le bâtiment", a déclaré à l'AFP un témoin, Abdirahim Ali. "J'ai réussi à m'enfuir, mais il y a eu ensuite des tirs nourris et les forces de sécurité sont arrivées en force".
En août 2020, les shebab avaient lancé une attaque d'envergure contre l’Élite, un autre hôtel de la plage du Lido, tuant dix civils et un policier. Il avait fallu quatre heures aux forces de sécurité pour reprendre le contrôle de l'établissement. Yaasin Nur, qui se trouvait à proximité, avait déclaré que le restaurant de l'hôtel "était plein de monde car il avait été récemment rénové".
Les shebab, affiliés à Al-Qaïda et qui réclament l'instauration de la loi islamique dans le pays, combattent depuis plus de quinze ans le gouvernement fédéral soutenu par la communauté internationale. Chassés des principales villes du pays en 2011-2012, ils restent solidement implantés dans de vastes zones rurales. Ces terroristes ont souvent pris pour cible les hôtels, qui accueillent généralement de hauts fonctionnaires somaliens et étrangers.
Le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud leur a déclaré une "guerre totale". Le dirigeant a lancé en septembre dernier une offensive militaire, notamment appuyée par des frappes aériennes américaines.
Mais les shebab continuent de mener des attentats sanglants en représailles, soulignant leur capacité à frapper au coeur des villes et des installations militaires somaliennes. Le 26 mai, ils ont attaqué une base tenue par des soldats ougandais de la force de l'Union africaine en Somalie (Atmis) dans le sud du pays, tuant au moins 54 soldats.